Alexandre Choulguine, l'ambassadeur russe auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a déclaré le 16 avril : «Contrairement à nos partenaires occidentaux, nous détenons des preuves irréfutables qu'il n'y a pas eu d'attaque chimique à Douma le 7 avril et pas seulement un "haut degré de confiance".»
Selon le diplomate, l'incident était une «fausse attaque préparée par les services de sécurité britanniques» dans laquelle «ils auraient pu recevoir l'aide de leurs alliés de Washington».
Alexandre Choulguine a également estimé que cette attaque portait la patte de «certaines ONG pseudo-humanitaires» acquises à la cause des opposants au gouvernement syrien. Il ajoute : «Tout s'est déroulé selon un scénario écrit à l'avance par Washington. Il n'y a aucun doute : les Américains étaient aux manettes.»
Le 13 avril, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déjà déclaré : «Nous avons des preuves irréfutables qu'il s'agissait d'une autre mise en scène, et que les services spéciaux d'un Etat qui est en première ligne de la campagne russophobe ont participé à la mise en scène.»
L'OIAC tient le 16 avril une réunion d'urgence sur la Syrie, au cœur de crispations internationales après une attaque présumée aux «gaz toxiques» attribuée par les Occidentaux à Damas et qui fait l'objet d'une enquête d'experts internationaux dépêchés dans le pays.
L'attaque chimique présumée serait survenue le 7 avril à Douma, alors dernier bastion des rebelles islamistes dans la Ghouta orientale, près de Damas. Elle a été invoquée par Washington, Paris et Londres pour justifier des frappes contre des cibles des autorités syriennes le 14 avril.
Le lendemain, la mission d'enquête de l'OIAC, organisme neutre lié à l'ONU, est arrivée en Syrie pour mener une enquête sur le terrain. Le 16 avril, le directeur général de l'OIAC, Ahmet Uzumcu, a toutefois fait savoir qu'elle n'avait pas encore pu être déployée dans la ville syrienne de Douma. Il a ajouté que la Syrie et la Russie avaient invoqué des «problèmes de sécurité».
La France, qui avait tout d'abord affirmé détenir des «preuves» de cette attaque chimique présumée et attribuée à Damas, a ensuite évoqué «un haut degré de confiance» dans ses sources, dont le ministre français des Affaires étrangères a déclaré qu'elles étaient en partie issues des réseaux sociaux et de la presse.