«Nous avons des preuves irréfutables qu'il s'agissait d'une autre mise en scène, et que les services spéciaux d'un Etat qui est en première ligne de la campagne russophobe ont participé à la mise en scène», a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue hollandais Stef Blok, le 13 avril.
Le chef de la diplomatie russe a ainsi adressé un message fort aux occidentaux, qui envisagent depuis plusieurs jours de «riposter» à l'attaque chimique présumée dans la Ghouta, qu'ils attribuent au gouvernement syrien. Des menaces et ultimatums qui créent une atmosphère «très alarmante» autour de la Syrie, selon Sergueï Lavrov, qui a réitéré que les canaux de communication avec les Etats-Unis étaient actifs.
«Il n'y a pas eu d'attaque chimique à Douma», selon l'ambassadeur russe auprès de l'UE
Le 10 avril, Vladimir Chizov, l'ambassadeur russe auprès de l'UE avait déjà qualifié de «provocation» ce qu'il estime être «une mise en scène par les Casques blancs», dans une interview accordée à Euronews.
Le diplomate avait ainsi rappelé que des experts militaires russes se sont rendus dans les rues et les maisons de Douma dans la foulée de l'attaque présumée, sans trouver trace d'utilisation d'armes chimiques. Après s'être entretenus avec les médecins locaux, et être allés dans le seul hôpital de Douma, où d'après les Casques blancs s'entassaient des montagnes de corps, ils ont constaté qu'il «n'y avait pas un corps, pas une seule personne est venue se faire soigner après la supposée attaque».
«Il n'y a pas eu d'attaque chimique à Douma, c'est aussi simple que ça», avait-il alors soutenu, martelant qu'il ne s'agissait que d'une mise en scène par les Casques blancs, spécialement entraînés pour l'occasion. «Et vous pouvez deviner par qui», avait-il encore lancé.
Interrogé par le journaliste sur les conséquences d'une riposte des Etats-Unis, le diplomate avait offert un réponse en deux temps. «En riposte à quel que chose qui n'est jamais arrivé ?», avait-il demandé interloqué, avant de rappeler que Moscou avait prévenu aussi bien publiquement que via les canaux appropriés des «graves conséquences qui résulteraient d'éventuelles frappes».
Si la France se place en première ligne aux côtés des Etats-unis en faveur d'une intervention en Syrie, de nombreux autres pays, même occidentaux, ont fait part de leurs réserves. Tiraillée entre son soutien indéfectible à Washington et la pression que lui mettent ses députés, le Premier ministre britannique Theresa May souhaiterait disposer de davantage de preuves de la culpabilité de Bachar el-Assad avant de s'engager. L'Allemagne d'Angela Merkel a de son côté dors-et-déjà annoncé qu'elle ne participerait pas à une opération militaire, tout comme le Canada et l'Italie.