Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont frappé plusieurs cibles en Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril. Consécutivement à cette opération, une proposition de résolution occidentale sur la Syrie va être présentée au Conseil de sécurité de l'ONU, une proposition sur laquelle la Russie entend poser un œil critique. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov a en effet souligné le 15 avril qu'il serait «très difficile» d'atteindre un compromis.
Il a ainsi précisé : «Je ne veux pas préjuger de la façon dont se dérouleront les discussions futures, mais il faut comprendre que nous avons évidemment nos "lignes rouges". De la même manière, il existe probablement certaines "lignes rouges" pour le groupe occidental.»
Et d'ajouter : «Nous allons évaluer les propositions de la troïka occidentale avec un regard critique. Nous partons sans aucun a priori : s'il y a des éléments raisonnables [dans ce texte], nous pouvons travailler sur cette base.»
Sergueï Ryabkov a également assuré que les canaux de communication entre Moscou et Washington étaient toujours ouverts, et que la Russie faisait tout son possible pour améliorer l'état de ses relations avec l'Occident.
Le même jour, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue iranien Hassan Rohani, Vladimir Poutine a évoqué les frappes occidentales contre Damas, soulignant que «si de telles actions, menées en violation de la Charte des Nations unies, venaient à se reproduire, cela provoquerait inévitablement le chaos dans les relations internationales», selon un communiqué du Kremlin.
Les deux dirigeants ont «constaté que cette action illégale endommageait sérieusement les perspectives d'un règlement politique en Syrie», selon la même source.
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont effectué des bombardements en Syrie le 14 avril afin de punir le gouvernement, qu'ils accusent d'être responsable d'une attaque chimique présumée à Douma. Moscou affirme pour sa part détenir les «preuves irréfutables» de la mise en scène de cette attaque. Une équipe internationale de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), organisme affilié à l'ONU, entame le 15 avril une enquête sur le terrain.