«Je veux dire que les alliés du régime [syrien de Bachar Al-Assad] ont une responsabilité particulière dans ce massacre», a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe le 10 avril devant l'Assemblée nationale, évoquant la supposée attaque chimique à Douma, dans la Ghouta orientale.
Edouard Philippe a également accusé Damas de «violation de la trêve» prévue par le Conseil de sécurité de l'ONU. Promettant une «réaction» française, il a déclaré: «Ce recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes.»
Washington menace, Moscou et Damas veulent une enquête
Washington multiplie ces dernières heures les menaces contre le gouvernement de Bachar el-Assad et ses alliés, après avoir accusé Damas d'avoir mené une attaque chimique à Douma, ultime poche tenue par les rebelles islamistes dans la région de la Ghouta. Damas, qui est en passe de reprendre celle-ci, dément fermement. La Russie, elle, estime que ces accusations sont infondées et a fait savoir, après analyse, que ses médecins sur place n'avaient pas décelé de traces d'usage d'armes chimiques à Douma.
«La Syrie souhaite coopérer avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) pour rétablir la vérité suite aux accusations que certaines parties occidentales propagent pour justifier leurs velléités agressives», a pour sa part déclaré une source officielle du ministère des Affaires étrangères syrien, citée par l'agence de presse officielle syrienne Sana.
Moscou a annoncé ce 10 avril son intention de déposer à l'ONU une résolution demandant une enquête impartiale sur l'attaque chimique présumée. «Nous déposerons aujourd'hui un projet de résolution qui exigera une enquête», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, ajoutant : «Nous sommes intéressés à ce que [participent à cette enquête] les experts indépendants de l'OIAC [l'Organisation internationale sur les armes chimiques].»