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Le président philippin Duterte aux Etats-Unis : «Ne comptez pas sur nous» pour vos guerres

Depuis son élection en juin 2016, Rodrigo Duterte s'est fixé comme objectif de libérer son pays de la tutelle américaine. Au cours d'un discours, le président philippin a vivement dénoncé l'ingérence et les guerres des Etats-Unis.

Les Philippines ne veulent décidément plus être une quasi-colonie américaine. Le président philippin Rodrigo Duterte a martelé le 21 mars que son pays n'avait aucune obligation envers les Etats-Unis, bien que les Philippines soient, formellement, un allié de Washington. «Je m'adresse à l'Amérique maintenant, quelles que soient les opérations militaires, quelles que soient les guerres que vous mènerez dans les autres pays, ne comptez pas sur nous», a-t-il lancé lors d'un discours à destination de policiers philippins fraîchement diplômés, d'après l'agence Chine nouvelle. Elu en 2016, Rodrigo Duterte a continué en rappelant que, selon lui, le temps où les Philippines étaient un allié fidèle des Etats-Unis n'avait rien apporté de positif à son pays. 

Vous avez volé toutes les ressources naturelles

Mais le bouillonnant chef d'Etat ne s'est pas arrêté là. «Nous avons été réduits en esclavage successivement par deux pays : les Espagnols pendant 400 ans et les Américains pendant 50 ans», a-t-il lancé, poursuivant : «Ca suffit. Vous avez eu votre compte. Votre occupation n'était pas gratuite : vous [nous] avez volé toutes les ressources naturelles [comme] vous avez volé les hydrocarbures des pays arabes.»

Dès l'année de son élection, Rodrigo Duterte a réclamé le départ des forces spéciales américaines stationnées dans le sud du pays. Longtemps, jusqu'en 2015, les Etats-Unis ont disposé d'une base militaires parmi les plus importantes en dehors du sol américain, la base de la baie de Subic.

Habitué des déclarations fracassantes, Rodrigo Duterte s'efforce depuis son élection de faire sortir les Philippines de la sphère d'influence des Etats-Unis pour se rapprocher, notamment, de la Chine et de la Russie. Washington ne voit évidemment pas ces options d'un très bon œil, craignant de ne plus pouvoir avoir son mot à dire sur l'approvisionnement en hydrocarbures de la Chine, devenu en deux décennies un importateur majeur.

Sur une trajectoire toujours plus éloignée de l'Occident, les Philippines ont décidé plus tôt ce mois de mars de se retirer de la Cour pénale internationale de La Haye.

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