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Pour Netanyahou, «l'arrivée massive de clandestins africains» est «pire» que les actes terroristes

Lors d’une conférence dédiée au développement des régions situées dans le sud d’Israël, le Premier ministre israélien a estimé que l’immigration illégale était plus dramatique que les attaques djihadistes.

«Sans cette barrière, nous serions confrontés à de graves attaques de terroristes du Sinaï et, pire, à une arrivée massive de migrants africains illégaux», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, lors d'une conférence consacrée au développement de la région sud d'Israël, le 20 mars.

«Nous parlons d'un Etat juif et démocratique mais comment assurer qu'il reste juif avec 50 000 ou 100 000 migrants par an ?», s’est-il interrogé. «Un million, un million et demi et on peut fermer la baraque», a-t-il ajouté, se félicitant : «Au lieu de fermer la baraque, on a installé une barrière.»

Selon le ministère israélien de l'Intérieur, 42 000 migrants africains vivent en Israël, principalement originaires du Soudan et d'Érythrée. Ils sont arrivés très majoritairement après 2007 en s'infiltrant à partir du Sinaï égyptien, où la frontière avec Israël était à l'époque poreuse. Un plan gouvernemental controversé prévoit l'expulsion prochaine de milliers de migrants africains entrés illégalement dans le pays.

Un million, un million et demi et on peut fermer la baraque

Le gouvernement israélien avait approuvé en 2010 la construction de la barrière électronique entre l'Egypte et Israël pour bloquer l'immigration clandestine, le trafic de drogue et d'armes et les «infiltrations de terroristes». Cette barrière, dont la construction a été achevée en 2014, s'étend le long de la frontière de 242 kilomètres entre Israël et l'Egypte, de la pointe sud de la bande de Gaza à la ville d'Eilat.

Les forces armées égyptiennes ont lancé le 9 février une vaste campagne antidjihadiste centrée notamment sur la péninsule du Sinaï où le groupe Etat islamique (EI) a été très actif.

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