Une enquête indépendante a été lancée au Royaume-Uni après la révélation d'un scandale de pédophilie qui pourrait concerner des centaines d'enfants à Telford, en Angleterre, et qui a horrifié l'opinion publique.
Cette enquête a pour but d'«obtenir la vérité, montrer ce qui n'a pas fonctionné et en tirer les leçons pour l'avenir», a déclaré un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur, interrogé par l'AFP le 16 mars. «C'est une affaire vraiment terrible, certains des membres les plus vulnérables de notre société étant la proie de criminels sans pitié.»
Selon une enquête du Sunday Mirror publiée le 11 mars, jusqu'à un millier d'enfants, dont les plus jeunes âgés de 11 ans, auraient été victimes d'agressions et de viols, parfois collectifs, depuis les années 1980 à Telford, une ville de 170 000 habitants du centre de l'Angleterre. La police aurait été dans l'incapacité de démanteler le réseau de pédophiles.
«Nous avons tous été choqués par cette affaire horrible», avait déclaré le 14 mars le Premier ministre, Theresa May, devant les députés, soulignant la nécessité de lancer une enquête le plus rapidement possible. Celle-ci est menée par un organe indépendant chargé d'examiner si les institutions ont suffisamment agi pour protéger les enfants.
Une adolescente de 14 ans a déclaré au Mirror «avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec plusieurs hommes dans des restaurants de vente à emporter ou des maisons dégoûtantes». Elle expliquait se rendre dans une clinique locale pour prendre la pilule du lendemain «au moins deux fois par semaine [mais] personne n'a jamais posé de questions». Ses agresseurs la menaçaient de représailles si elle parlait.
«Ces jeunes filles étaient très souvent issues de la classe ouvrière blanche, souffrant de fragilités multiples et c'est pour cela que leurs agresseurs les ciblaient», a déclaré la députée conservatrice de Telford, Lucy Allan, qui avait plaidé pour une enquête urgente et pointé du doigt l'appartenance des agresseurs à des gangs indo-pakistanais. De même, le Mirror, dans son enquête, parle d'agressions commises au début des années 1980 par des groupes d'hommes indo-pakistanais («Asian») sur des victimes identifiées, très majoritairement, comme des «jeunes filles blanches». Selon France Inter, cette affaire ne serait pas unique. A Rotherham, des chauffeurs de taxis pakistanais avaient réduit des jeunes filles en esclavage sexuel.
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