La députée britannique travailliste Naz Shah a suscité la controverse outre-Manche, après avoir «aimé» et «retweeté» un message aux contenu pour le moins sulfureux.
«Ces filles abusées à Rotherham et ailleurs devraient juste fermer leur gueule. Pour le bien de la diversité !», pouvait-on lire sur le message en question, en provenance d'un compte parodiant l'éditorialiste britannique de gauche Owen Jones.
La députée de 43 ans a rapidement effacé son «retweet» et son «j'aime», son porte-parole plaidant l'erreur accidentelle, selon des informations rapportées notamment par le Daily Mail.
Une explication qui est loin d'avoir convaincue Rebecca Hilsenrath, responsable de la Commission pour l'Egalité et les Droits de l'homme au Royaume-Uni : «Naz Shah devrait être plus avisée. Nous devons mettre les victimes de ces crimes horribles au cœur du débat et toujours rappeler que le silence ne sert pas la diversité», a-t-elle déclaré, selon The Sun.
La question brûlante de l'origine des agresseurs
Depuis au moins une quinzaine d'années, les scandales pédophiles éclaboussent la ville de Rotherham, où un réseau de violeurs majoritairement d'origine pakistanaise sévit.
Mais la question de l'origine des agresseurs est brûlante au Royaume-Uni. Mi-août, la députée travailliste Sarah Champion a été contrainte de démissionner de son poste de secrétaire d'Etat pour les Femmes et l'égalité du cabinet fantôme de Jeremy Corbyn, après avoir écrit un article dans le Sun dans lequel elle affirmait que la «Grande-Bretagne a[vait] un problème avec les hommes britanniques d'origine pakistanaise qui viol[aient] et exploit[aient] des filles blanches». Elle concluait son papier par un appel au gouvernement à enquêter sur les raisons qui poussent tant d'hommes partageant le même héritage culturel derrière les barreaux, après avoir abusé sexuellement de jeunes filles.
Jugeant ces propos inappropriés, le chef du parti travailliste lui avait demandé de quitter son cabinet fantôme, selon le Telegraph. La députée Naz Shah, avait à cette occasion écrit une lettre ouverte au Sun, critiquant des articles qu'elle estimait islamophobes.
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