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«Il est mal élevé» : Moscou rétorque au «fermez-la» du ministre de la Défense britannique

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a répliqué aux propos du ministre de la Défense britannique, qui avait intimé à la Russie l'ordre de «partir et la fermer» : selon lui, Gavin Williamson est «mal élevé».

Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a répliqué le 16 mars aux propos du ministre de la Défense britannique qui avait conseillé à la Russie de «partir et se la fermer», en concluant qu’il était «mal élevé».

Sergueï Lavrov a commenté avec ironie les propos de Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense : «C’est un charmant jeune homme. Il veut sûrement gagner sa place dans l’histoire, en faisant des déclarations choc [...] Peut-être manque-t-il d'éducation.» Il a déclaré ne pas se souvenir qu’un quelconque diplomate du monde occidental ait jamais tenu un tel langage au cours de sa longue carrière. «Mais il y a bien longtemps que nous n’accordons plus aucune attention à cela, et cela ne nous amuse pas non plus de recevoir une avalanche de sanctions contre la Russie», a-t-il poursuivi.   

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova avait déjà commenté la remarque du ministre britannique, estimant qu’elle était le signe que Londres «s'inquiét[ait]» et avait «quelque chose à cacher».

Gavin Williamson avait réagi à l'affaire Skripal le 15 mars en déclarant :

Franchement, la Russie devrait partir et se la fermer. Mais s'ils [les Russes] répondent à la mesure que nous avons prise, nous l'examinerons soigneusement et nous étudierons nos options.

A la suite de l’empoisonnement de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal, le Royaume-Uni a adressé un ultimatum à la Russie, la sommant de s'expliquer sous 24 heures sur cet empoisonnement. La Russie a ignoré cette requête, rejetant toute responsabilité. En réaction, Theresa May a directement accusé le gouvernement russe d'être «coupable» de cette «tentative d'assassinat» lors d'une allocution devant les parlementaires britanniques le 14 mars.

Elle a en outre annoncé une série de sanctions : expulsion de 23 diplomates russes, gel de tout contact bilatéral avec la Russie, annulation des déplacements des représentants diplomatiques et membres de la famille royale en Russie pour assister aux événements de la Coupe du monde de football... Londres, Berlin, Paris et Washington ont condamné le 15 mai l'attaque dans un communiqué commun. Le texte évoque «la responsabilité» de la Russie qui n'aurait pas été «en mesure de répondre à la demande légitime du gouvernement britannique». 

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