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Ancien espion russe empoisonné : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence à 20 heures

A la demande du Royaume-Uni, l'organe exécutif de l'ONU sera «informé» de l’empoisonnement de l'ancien espion russe Sergueï Skripal survenu le 4 mars dans la ville de Salisbury.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergueï Skripal en Angleterre se tiendra le 14 mars à 20 heures, a annoncé la présidence néerlandaise en exercice de la plus haute instance de l'ONU.

Cette session publique se tiendra à la demande du Royaume-Uni qui «informera» le Conseil de sécurité «de l'attaque survenue à Salisbury le 4 mars». De son côté, la Russie a rejeté toute responsabilité dans cet empoisonnement malgré les accusations de Londres et les soupçons d'autres capitales.

La Russie n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en Grande-Bretagne

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré le 14 mars que la Russie «rejetait» les accusations «sans preuves» et les ultimatums de Londres, appelant au «bon sens». «La Russie n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en Grande-Bretagne», a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a également sommé Moscou le 14 mars de répondre aux demandes de Londres.

L'ancien agent double est en soins intensifs depuis le 4 mars

Sergueï Skripal, âgé de 66 ans, et sa fille de 33 ans sont hospitalisés en soins intensifs depuis le 4 mars, date à laquelle ils ont été retrouvés inconscients sur un banc devant un centre commercial à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre. Le 7 mars, la police avait identifié un agent innervant, «très rare» selon la ministre de l'Intérieur Amber Rudd, excluant donc les plus connus tels que le gaz sarin ou l'agent VX qui a tué l'an dernier en Malaisie un demi-frère de Kim Jong-un. Ce 12 mars, Theresa May a assuré qu'il s'agissait d'un agent innervant de «type militaire», du groupe d'agents «Novitchok».

Si l'affaire reste enveloppée de mystère et que les inconnues sont nombreuses, la presse britannique avait rapidement établi un lien avec le Kremlin lui-même. Devenue diplomatique, l'affaire Skripal a déjà conduit Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, à réagir le 12 mars. Déplorant des commentaires «sauvages» liant l'empoisonnement de l'espion à Moscou, elle a rappelé que l'ambassade de Russie au Royaume-Uni avait démenti toute implication de son pays dans cette affaire, prétexte selon elle à une nouvelle «diabolisation» de la Russie.

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