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Une activiste pro-identitaires interdite d'entrée au Royaume-Uni pour des tracts «Allah est gay» ?

Lauren Southern, activiste canadienne proche de Génération identitaire, a été interdite d'entrée au Royaume-Uni. En cause, selon elle : le fait d'avoir distribué des tracts «Allah est gay» et «Allah est trans» dans la ville de Luton en février.

L'activiste canadienne Lauren Southern, proche du mouvement anti-immigration et anti-islamisation européen d'origine française Génération identitaire et associée à l'«alt-right» anglo-saxonne, s'est vue interdire l'entrée au Royaume-Uni le 12 mars, après avoir été interrogée sous le «Terrorism Act». C'est ce qu'a expliqué l'intéressée, ainsi que la chaîne américaine Fox News. Pour étayer ses affirmations, la jeune femme a relayé un document des autorités britanniques sur Twitter. 

Lauren Southern explique avoir été détenue pendant six heures dans un centre de détention à Calais, d'où elle comptait rejoindre le Royaume-Uni. Elle avait l'intention d'y rencontrer Tommy Robinson, fondateur du mouvement anti-immigration radical English Defense League (EDF) et contempteur assumé de l'islam. «Ils m'ont demandée si j'étais une chrétienne extrémiste, ce que je pensais sur le fait de rouler sur des gens en voiture», a-t-elle affirmé au micro de la chaîne conservatrice Fox News, ajoutant que les autorités britanniques l'avaient en outre interrogée sur Tommy Robinson, ou demandé sa définition du nationalisme.

Ce qui a motivé la décision des autorités, selon elle, est une action qu'elle a menée le 24 février dernier sur le territoire britannique. Une action qu'elle a décrite comme une «expérience sociale». Ce jour-là, accompagnée de deux activistes, Lauren Southern avait installé dans les rues de Luton – une ville où vit une importante communauté musulmane – un stand, pour distribuer des prospectus faisant la promotion des «LGBT pour l'islam», et sur lesquels étaient notamment écrit «Allah est gay», ou encore «Allah est trans, Allah est féministe».

Interrogées par Fox News, les autorités britanniques ont soutenu que l'entrée sur le territoire de l'activiste n'était pas «propice au bien au public», sans plus entrer dans les détails.

Sur Twitter, la journaliste britannique Katie Hopkins, éditorialiste du The Sun et du Mail Online, a exposé un document, qui serait la «notice de refus d'entrée» au Royaume-Uni de Lauren Southern. On peut y voir que la participation de l'activiste canadienne, le 24 février, à la «distribution de matériel raciste» est effectivement mentionnée. Les actions de Lauren Southern au Royaume-Uni sont ainsi présentées comme «une menace pour les intérêts fondamentaux de la société» britannique, justifiant son interdiction d'entrée sur le territoire.

Deux activistes, autrichien et américain, affirment également avoir été expulsés du Royaume-Uni

Lauren Southern n'est pas la seule figure liée au mouvement Génération identitaire a être dans le viseur des autorités britanniques. Quelques jours plus tôt, deux autres activistes avaient été arrêtés à leur arrivée sur le territoire, puis placés en détention avant d'être expulsés.

Martin Sellner, chef de file des identitaires autrichiens, avait prévu de faire un discours à Hyde Park à Londres, sur le thème de la liberté d'expression. «C'était mon crime», a-t-il soutenu dans des propos rapportés par le Daily Mail, avant d'affirmer : «Nous avons eu le sentiment qu'ils nous disaient :"Vous êtes de droite, ce n'est pas permis".»

Arrêtée en même temps que lui, sa compagne, l'activiste américaine pro-Trump Brittany Pettibone, soutient que leur expulsion a été motivée par leurs liens avec le mouvement identitaire et le fait qu'elle souhaitait réaliser une interview de Tommy Robinson pour un média en ligne. Autant de faits, qui, selon les services britanniques de l'immigration, constitueraient une «menace sérieuse pour les intérêts fondamentaux de la société» et qui sont à même d'attiser «les tensions entre les communautés locales au Royaume-Uni». C'est du moins ce qui ressort de ce qui pourrait être un document officiel, partagé sur Twitter par Brittany Pettibone.

Le mouvement identitaire, qui trouve ses origines en France et qui est déjà présent en Allemagne, en Autriche, ou encore en Italie, cherche à accroître son influence au Royaume-Uni. Génération identitaire, dont l'un des principaux mots d'ordre est de «stopper l'islamisation de l'Europe», défend des positions anti-immigration radicales dans les pays où le mouvement est implanté.

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