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Syrie : les Etats-Unis «prêts à agir» si le Conseil de sécurité de l'ONU ne le fait pas

Nikki Haley, ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies, a averti le 12 mars que si le Conseil de sécurité de l'ONU n'agissait pas sur le dossier syrien, Washington était «prêt à agir».

Le 12 mars, à l’occasion du dépôt d’une résolution au Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu immédiat en Syrie, la représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a averti les quatorze autres membres du Conseil que les Etats-Unis «restaient prêts à agir» sur le dossier syrien si la voie onusienne s'avérait insuffisante, aux yeux de Washington. 

Lorsque la communauté internationale ne parvient pas à agir, il arrive que les Etats soient obligés d'agir de leur propre chef

«Ce n'est pas le chemin que nous préférons, mais c'est un chemin que nous sommes capables de prendre, nous l'avons déjà démontré, et nous sommes prêts à le reprendre», a-t-elle déclaré. Semblant confirmer la volonté américaine d'agir de manière unilatérale si elle le jugeait nécessaire, la diplomate a ajouté : «Lorsque la communauté internationale ne parvient pas à agir, il arrive que les Etats soient obligés d'agir de leur propre chef.» 

Par ailleurs, Nikki Haley a accusé la Russie de ne pas avoir respecté le cessez-le-feu humanitaire de 30 jours en Syrie voté fin février, à l'unanimité, par le Conseil de sécurité de l'ONU : «Avec ce vote, la Russie s'est engagée envers nous, envers le peuple syrien et envers le monde entier, à mettre un terme aux massacres en Syrie. Aujourd'hui, nous savons que les Russes n'ont pas tenu leur engagement.»

Le même jour, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’«aucune cessation des hostilités» n’avait eu lieu en Syrie. Si les Etats-Unis accusent les gouvernements syrien et russe de ne pas avoir respecté la trêve votée par le Conseil de sécurité, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia a affirmé, ce même 12 mars, que les groupes armés antigouvernementaux continuaient d'attaquer hôpitaux et structures civiles. «Depuis le vote de la résolution [2401], plus d'une centaine de personnes [civiles] sont mortes», a-t-il déclaré. 

Alors que l’armée syrienne poursuit ses opérations dans la Ghouta orientale afin d'isoler les rebelles salafistes de Jaïch al-Islam, au nord de l'enclave, de ceux du sud, parmi lesquels on trouve Al-Nosra et Faylaq Al-Rahmane, les groupes djihadistes empêchent la population d’emprunter le couloir humanitaire, selon Damas. En difficulté sur le terrain, le groupe Jaïch al-Islam a annoncé le 12 mars avoir conclu un accord avec la Russie pour permettre l’évacuation des blessés.

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