A l'occasion d'une visite d'Emmanuel Macron à New Delhi, le 10 mars, la France a dit son espoir de conclure «avant la fin de l'année» la vente de six réacteurs nucléaires de type EPR à l'Inde, un dossier en négociations depuis près d'une décennie.
Tandis que la délégation française se targuait particulièrement de son rôle dans le développement de l'énergie solaire sur place, EDF et son équivalent indien, la Nuclear power corporation of India (NPCIL), ont signé à New Delhi, au premier jour de la visite en Inde du président français, un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale nucléaire de Jaitapur.
Les oubliés du green washing ?
Si une partie de la presse française a rapporté en long et en large les exploits du président de la République, tantôt «en bras de chemise» au Taj Mahal, tantôt s'adonnant aux selfies, ou encore donnant des leçons de vie à de jeunes étudiants, tous les Indiens n'ont pas pour autant accueilli Emmanuel Macron à bras ouverts.
Dans l'Ouest du pays, dans le petit village de Jaitapur, des manifestants se sont réunis autour du futur site de ce qui devrait être l'une des plus grandes centrales nucléaires au monde, afin de protester contre ce projet, qui implique notamment l'entreprise publique Areva.
Macron va-t-en ! Abandonnez le projet de centrale nucléaire à Jaitapur !
Portant des panneaux qui proclamaient «Macron go back! Scrap Jaitapur nuclear power project!» («Macron va-t-en ! Abandonne le projet de centrale nucléaire à Jaitapur !»), les habitants étaient soutenus par l'organisation Dianuke qui lutte contre l'industrie nucléaire.
Cette manifestation était organisée à la veille de la date anniversaire de l'accident nucléaire de Fukushima au Japon, survenu le 11 mars 2011.
Les opposants au projet sont inquiets car la centrale nucléaire serait construite sur une zone sismique et affecterait la vie des habitants de la zone, dont beaucoup dépendent d'activités comme la pêche.
13 milliards de contrats
A l'occasion de ce déplacement officiel du président et de la diplomatie française en Inde, l'Elysée a fait état dans un communiqué d'un total de 20 contrats pour un montant de 13 milliards d'euros «avec 50% de part française» et 200 millions d'euros d'investissements en Inde.
Grand gagnant de la visite du président, le groupe aéronautique français Safran remporte un contrat à 12,5 milliards de dollars (soit 10 milliards d'euros).
Safran a par ailleurs annoncé l'ouverture d'une usine de câblage dans le Telangana (sud de l'Inde).
En parallèle, Emmanuel Macron doit inaugurer le 11 mars une centrale solaire en compagnie du premier ministre indien Narendra Modi. Le dirigeant français avait, la veille, co-présidé le premier sommet de l'Alliance solaire internationale (Asi), une coalition visant à augmenter la production d'électricité d'origine solaire dans le monde.
Lire aussi : Justin Trudeau ridiculisé sur les réseaux pour sa «diplomatie de la mode» en Inde