Dans une lettre publiée le 8 mars, les sénateurs démocrates américains Edward Markey, Jeff Merkley, Dianne Feinstein et l'indépendant Bernie Sanders ont appelé le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson à nouer d'urgence «un dialogue stratégique» avec la Russie.
Une prise de position à rebours des habituelles sorties du parti démocrate que les sénateurs justifient par l'évocation du président russe de «plusieurs nouvelles armes nucléaires», notamment des missiles à longue portée et des drones sous-marins, lors de son discours devant le Parlement le 1er mars.
Sans revenir sur le discours désormais bien rodé des démocrates – qui accusent, toujours sans l'ombre d'une preuve, la Russie d'ingérence lors des élections américaines de 2016 – les sénateurs souhaitent que Washington et Moscou se rassemblent à la table des négociations pour discuter et éviter ainsi tout conflit potentiel. «C'est en raison de ces divergences politiques, et non malgré elles, que les Etats-Unis devraient d'urgence s'engager avec la Russie pour éviter les erreurs de calcul et réduire la probabilité d'un conflit», écrivent ainsi les sénateurs.
Ces derniers s'inquiètent notamment du fait que certaines des armes nucléaires russes présentées par Vladimir Poutine ne soient pas couvertes par le Traité sur la réduction des armes stratégiques, communément appelé le New START (pour Strategic Arms Reduction Treaty), et souhaitent donc élargir cet accord pour les y inclure.
Dans son discours du 1er mars, le président russe Vladimir Poutine avait justifié le développement de ces nouvelles armes comme une réponse au retrait des Etats-Unis du traité de réduction des armements stratégiques en 2002 et au déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l'Est et en Corée du Sud. Pour Moscou, le développement du bouclier antimissile américain dans différentes régions du monde est à même de violer la parité stratégique et nucléaire entre les deux puissances. Ces nouvelles armes russes viendraient donc rétablir un équilibre brisé par Washington.