Le président philippin Rodrigo Duterte est coutumier des propos fracassants et des provocations parfois outrancières : selon le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, l'attitude du chef d'Etat asiatique justifierait même un examen psychiatrique.
Le 9 mars, Zeid Ra'ad Al Hussein, haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a proposé à Rodrigo Duterte de rencontrer un psychiatre – une déclaration qui, ironiquement, rappelle le ton parfois excessif des déclarations du président philippin. «Il faut croire que le président des Philippines a besoin de se soumettre à un examen psychiatrique : ces attaques ne peuvent pas rester sans réponse», a-t-il déclaré.
Le responsable des Nations unies faisait référence aux récentes accusations émises par Rodrigo Duterte à l'encontre de Victoria Tauli-Corpuz, rapporteur de l'ONU sur les droits des peuples autochtones. Il l'avait accusée de soutenir le terrorisme en raison de son soutien présumé à la Nouvelle armée populaire et au Parti communiste des Philippines.
En février dernier, Victoria Tauli-Corpuz avait même été incluse dans une liste de 600 personnes accusées de terrorisme que le gouvernement philippin avait remise à un tribunal de Manille.
Ce n'est pas le premier litige qui oppose le chef d'Etat philippin à la communauté internationale. Fustigé publiquement pour les méthodes auxquelles il a recours dans sa lutte contre le trafic de drogue, Rodrigo Duterte essuie régulièrement les critiques de responsables de la défense des droits de l'homme à l'ONU. Le président philippin avait été jusqu'à déclarer que son pays n'hésiterait pas à sortir de l'organisation internationale si celle-ci devait réitérer ses condamnations à l'égard de Manille.