S'adressant à un groupe d'anciens rebelles communistes le 7 février 2018, Rodrigo Duterte a demandé à ses soldats de tirer dans les parties génitales des femmes qui feraient partie de la guérilla qui sévit aux Philippines. Le pays est en proie à l'activité de groupes armés maoïstes, séparatistes, mais également à une insurrection djihadiste.
«Il y a de nouvelles instructions de la part du maire», a-t-il lancé, parlant de lui à la troisième personne (Rodrigo Duterte a été maire de Davao). «Nous n'allons pas vous tuer. Nous allons vous tirer dans le vagin», a lancé le président philippin à l'attention des femmes rebelles, d'après la retranscription officielle philippine en anglais, où le mot a été censuré.
La saillie ayant filtré dans la presse américaine, la déclaration a suscité un tollé parmi de nombreuses associations et ONG. Basée à New York, Human rights watch (HRW) a fustigé la «série de déclarations misogynes» du dirigeant philippin. «[Rodrigo Duterte encourage] les forces armées à commettre des violences sexuelles dans le cadre d'un conflit armé», a ainsi déploré l'ONG ce 12 février. Le Gabriela women's party, qui est un mouvement politique féministe philippin, a qualifié sur Facebook Rodrigo Duterte de «macho-fasciste dangereux».
Ce n'est en effet pas la première fois que Rodrigo Duterte fait parler de lui en évoquant des actes de violence sexuelle. En mai 2017, le chef d'Etat affirmait ainsi que le viol des femmes djihadistes faisait partie du travail de soldat de l'armée philippine.
Connu pour avoir lancé une guerre contre la drogue et encouragé les exécutions extrajudiciaires, Rodrigo Duterte est aussi confronté depuis son élection en mai 2016 à une recrudescence du terrorisme dans le pays. L'organisation islamiste Abou Sayyaf, qui a fait allégeance à Daesh, y mène notamment une insurrection.
En mai 2017, Rodrigo Duterte a proposé aux groupes armés séparatistes ainsi qu'aux groupuscules maoïstes – toujours actifs aux Philippines – de le rejoindre dans la lutte contre les djhadistes.