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Allemagne : les militants du SPD valident l'accord de coalition avec Merkel, l'UE respire

Inquiets de la crise politique que traverse le pays, les dirigeants de l'UE avaient les yeux rivés vers l'Allemagne. Les membres du parti social-démocrate ont finalement validé la coalition, dont les bases restent pourtant particulièrement fragiles.

Les militants du parti social-démocrate allemand (SPD) se sont exprimés en faveur de l'accord de coalition avec la CDU d'Angela Merkel, ce 4 mars. Le président du parti, Olaf Scholz, a annoncé en conférence de presse que 66% des votants avaient dit oui à l'accord.

Angela Merkel s'est réjouie de l'annonce des résultats : «Je félicite le SPD pour ce résultat tranché et me réjouis de continuer à travailler ensemble pour le bien de notre pays.»

De ce vote dépendait en effet l'avenir de la chancelière, qui a toujours rejeté l'option d'un gouvernement conservateur sans majorité stable à la chambre des députés. Au delà du cas personnel de la chancelière, fragilisée, l'enjeu était crucial pour le pays, englué dans un imbroglio post-électoral inédit.

Depuis près de cinq mois et la petite victoire aux élections législatives de la CDU – couplée à la percée des anti-immigrations et eurosceptiques de l'Alternative pour l'Allemagne [AfD] – la première économie européenne n'avait toujours pas de gouvernement. L'accord devrait néanmoins paver la voie à la re-formation de la grande coalition (surnommé GroKo en Allemagne) qui gouvernait depuis 2013.

Bruxelles, les yeux rivés sur Berlin

Cette crise politique a livré son lot de sueurs froides à Bruxelles, qui voyait une nouvelle fois son avenir se jouer dans un vote local. 

Avec la victoire du oui, la voie semble désormais libre pour le quatrième mandat d'Angela Merkel. Néanmoins, les bases de cette coalition sont fragiles : bien que victorieuse des élections du 24 septembre, la CDU en est sortie grandement affaiblie. A tel point qu'elle a été contrainte d'offrir au SPD plusieurs ministères d'importance pour convaincre les sociaux-démocrates du bien fondé d'une alliance. Car de son côté, le SPD y est allé à reculons. Après un score historiquement bas aux élections législatives (20,5%), beaucoup de militants auraient préféré voir leur parti se ressourcer dans l'opposition, une position qu'avait d'ailleurs défendue dans un premier temps l'ancien président du parti, Martin Schulz. Une importante partie des jeunes du SPD étaient fermement opposés à une cette alliance, redoutant que le parti n'en sorte encore plus affaibli dans quatre ans.

Signe de la difficulté de parvenir à un accord, et d'une défiance réciproque, les deux partis ont d'ailleurs négocié une clause de sortie de l'alliance au bout de deux ans.

En cas de victoire du non, l'Allemagne aurait été contrainte d'organiser de nouvelles élections, une situation qui aurait pu profiter à l'AfD, déjà troisième force politique du pays après une percée historique, et désormais aux coudes à coudes avec le SPD dans certains sondages

Ce résultat s'apparente donc à un moment de répit pour Bruxelles.

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