Les groupes Europe Ecologie Les Verts (EELV) et du groupe Gauche unitaire européenne (GUE) réclament dans une lettre aux autres groupes politiques du Parlement européen qu'«une enquête officielle» soit menée au sein de la commission du Contrôle budgétaire sur la nomination le 21 février de l'influent Martin Selmayr, un Allemand de 47 ans, au poste de secrétaire général de la Commission européenne, la fonction la plus élevée dans l'administration de l'institution.
«Il existe en effet de sérieuses préoccupations quant à l'application correcte des règles de procédure», écrivent dans ce courrier Bart Staes et Dennis de Jong, porte-paroles d'EELV et du GUE. Les deux hommes se demandent si Martin Selmayr, très proche de Jean-Claude Juncker, n'a pas brûlé les étapes en étant nommé secrétaire général, position qu'il doit occuper à partir du 1er mars.
En effet, les sceptiques, politiques ou journalistes, reprochent des petits arrangements avec la législation. Avant d’être nommé secrétaire général, il convient d’occuper le poste de secrétaire général adjoint, poste que n'a pas occupé Martin Selmayr. Il a seulement posé sa candidature pour devenir adjoint fin janvier. Le recrutement implique bien davantage que 15 jours de procédure pour être effectif, or Martin Selmayr a été nommé secrétaire général adjoint très vite, le 21 février.
Chaises musicales à Bruxelles
Toute la procédure s'est déroulée de manière assez opaque et rapide
Le jour de la nomination de Martin Selmayr, le secrétaire général en fonction, Alexander Italianer, a démissionné. Ce départ prévu depuis plusieurs années, n’était connu que de Jean-Claude Juncker. Le départ a ainsi laissé la place libre dans la foulée à Martin Selmayr. Les commissaires européens présents pour valider cette nomination n'avaient pas été prévenus du jeu de chaises musicales.
«Apparemment, toute la procédure s'est déroulée de manière assez opaque et rapide et de nombreux [commissaires européens] ont été surpris», ajoutent les auteurs de la lettre.
Cette nomination totalement inattendue suscite également depuis deux jours, sur fond de polémique, les interrogations des journalistes accrédités auprès de la Commission à Bruxelles, qui ont assailli de questions un porte-parole de l'exécutif européen, Alexander Winterstein. Le communicant n'est pas parvenu à dissiper totalement les doutes sur cette promotion éclair, à un peu plus d'un an de la fin du mandat de Jean-Claude Juncker, qui avait à l'époque fait campagne sur le thème de «la transparence».
Lire aussi : Brexit : toujours pas d'accord complet entre Londres et Bruxelles