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Maduro veut «serrer la main» de Trump et «le saluer avec respect»

Nicolas Maduro tend la main à Donald Trump, qui évoquait pour sa part la possibilité d'une intervention militaire au Venezuela en août 2017. Si la porte est ouverte du côté de Caracas, aucun signe de tempérance n'a en revanche filtré à Washington.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré le 24 février que s'il croisait son homologue américain Donald Trump lors du sommet des Amériques en avril au Pérou, il aimerait lui serrer la main et le saluer «avec respect».

«Si l'occasion se présente [...] de serrer la main de Donald Trump et le saluer avec respect, je la saisirai, pourvu qu'on me donne cette opportunité», a commenté Nicolas Maduro au cours d'un entretien avec le documentariste chilien Marco Enriquez Ominami, diffusé par la télévision publique VTV. 

Le président a montré sa volonté d'ouvrir «la porte à une relation de respect et de communication avec le président des Etats-Unis». «Nous allons nous comprendre, nous allons communiquer, nous allons nous respecter», a-t-il ajouté.

Nicolas Maduro a affirmé qu'il assisterait au Sommet des Amériques, qui se tiendra les 13 et 14 avril, bien que le Pérou, pays hôte, a fait savoir qu'il n'y serait pas le «bienvenu» et lui a demandé de s'abstenir d'y participer. 

Les Etats-Unis ne montrent aucun signe de tempérance à l'égard du Venezuela

Les relations diplomatiques entre le Venezuela et les Etats-Unis traversent une période de tension, Washington imposant des sanctions économiques à Caracas, et le président vénézuélien accusant Washington de collaborer avec l'opposition pour renverser son gouvernement. 

Les Etats-Unis ont soutenu le 24 février la décision de la coalition d'opposition MUD de boycotter les élections présidentielles avancées au 22 avril, considérant que la transparence du scrutin n'était pas garantie. La porte-parole du Département d'Etat, Heather Nauert, a ainsi exigé un calendrier électoral garantissant un scrutin libre et juste, et «la mise sur pied d'un Conseil national électoral légitime et indépendant». 

Ce communiqué de Département d'Etat a été accueilli comme une tentative «d'attenter à la paix et la stabilité» du Venezuela par le ministère vénézuélien des Affaires étrangères. 

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Un opposant appelle à renverser Maduro

Depuis l'Europe où il est exilé, Antonio Ledezma, ancien maire de Caracas et dirigeant de l'opposition vénézuélienne, s'attelle quant à lui à convaincre la communauté internationale à intervenir pour renverser le président Nicolas Maduro.

Ancien maire de Caracas et dirigeant de l'opposition vénézuélienne, Antonio Ledezma a appelé la communauté internationale à user de son droit d'«ingérence» au Venezuela, en marge du Sommet pour les droits de l'homme et la démocratie à Genève, le 20 février.

La déclaration choc de cet opposant ne devrait pas déplaire à Washington, qui avait émis l'idée d'une intervention militaire au Venezuela au mois d'août dernier, au plus fort de la crise vénézuélienne. Le président américain Donald Trump avait à ce moment là clairement signifié que l'option militaire était sur la table. Cette sortie avait vivement fait réagir Moscou, qui avait de son côté assuré privilégier une voie «exclusivement pacifique» à la sortie de crise.

Depuis, l'idée n'a pas totalement été abandonnée par Washington, et a été reprise – avec une variante notable – par le secrétaire d'Etat Rex Tillerson. Début février, ce dernier a en effet évoqué la possibilité d'une intervention «de l'armée vénézuélienne» pour renverser «le régime corrompu et hostile» de Nicolas Maduro.

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