Ancien maire de Caracas et dirigeant de l'opposition vénézuélienne, Antonio Ledezma a appelé la communauté internationale à user de son droit d'«ingérence» au Venezuela, en marge du sommet pour les Droits de l'homme et la démocratie à Genève, le 20 février.
Pour l'homme politique qui vit depuis plusieurs mois en exil en Europe, une intervention est nécessaire pour sauver un peuple qui «vit le martyr». «Lorsqu'un régime applique des mesures répressives à grande échelle et de façon systématique, le principe d'ingérence humanitaire doit prévaloir sur le principe d'autodétermination des peuples», a-t-il ainsi fait valoir dans un entretien à l'AFP.
Selon lui, la communauté internationale doit cesser sa «diplomatie contemplative» et mettre en place une «diplomatie efficace» afin de libérer les Vénézuéliens. Un appel sans ambiguïté à un changement de régime, comme il l'a confirmé au Figaro : «La solution passe par le renversement de Maduro et la mise en place d'un gouvernement légitime et démocratique.»
Arrêté et incarcéré en février 2015 pour complot contre Nicolas Maduro et association de malfaiteurs, Antonio Ledezma avait été placé en résidence surveillée pour raisons de santé en avril 2017 pour raisons de santé. Il vit depuis novembre dernier en Espagne, après avoir fui le Venezuela via la Colombie.
L'idée d'une intervention militaire entretenue par Washington
La déclaration choc de cet opposant ne devrait pas déplaire à Washington qui avait émis l'idée d'une intervention militaire au Venezuela au mois d'août dernier, au plus fort de la crise vénézuélienne. Le président américain Donald Trump avait à ce moment là clairement signifié que l'option militaire était sur la table. Cette sortie avait vivement fait réagir Moscou qui avait de son côté assuré privilégier une voie «exclusivement pacifique» à la sortie de crise.
Depuis, l'idée n'a pas totalement été abandonnée par Washington, et a été reprise – avec une variante notable – par le secrétaire d'Etat Rex Tillerson. Début février, ce dernier a en effet évoqué la possibilité d'une intervention «de l'armée vénézuélienne» pour renverser «le régime corrompu et hostile» de Nicolas Maduro.