Avant de partir en tournée en Amérique latine, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a glissé quelques confidences sur la volonté de Washington de voir évoluer la situation politique au Venezuela.
Ainsi, le secrétaire d'Etat a évoqué sans détours la possibilité d'y voir un changement de régime mené par l'armée : «Dans l'histoire du Venezuela et des pays d'Amérique du sud, l'armée s'est parfois comportée en agent du changement lorsque les choses allaient mal et que les dirigeants n'étaient plus en mesure de servir leur peuple», a-t-il ainsi déclaré dans un discours prononcé à l'université du Texas, le 1er février.
«Cela se produira-t-il ou pas? Je ne sais pas», a-t-il poursuivi, prenant le soin de souligner que «le régime corrompu et hostile» de Nicolas Maduro s'accrochait «à un rêve irréaliste, une vision datée de la région qui a déjà déçu ses citoyens». Magnanime, Rex Tillerson a cependant estimé que le président vénézuélien pourrait s'offrir une retraite paisible au soleil : «Je suis sûr qu'il a à Cuba, des amis sont disposés à lui offrir une belle villa sur la plage.»
Dans son discours, le secrétaire d'Etat a en outre mis en garde contre la présence croissante et «alarmante» de la Chine et de la Russie sur le continent. «L'Amérique latine n'a pas besoin de nouvelles puissances impérialistes qui ne poursuivent que leur propre intérêt», a-t-il lancé, assurant que Washington voulait être «le premier partenaire» de la région, «dans le but de faire progresser la liberté».