La justice britannique, qui le 6 février avait déjà jugé le mandat d'arrêt contre Julian Assange valide, l'a maintenu le 13 février estimant qu'il n'allait «pas à l'encontre de l'intérêt public», comme le soutenait la défense du fondateur de Wikileaks dans une nouvelle question soumise à la justice.
Julian Assange, s'était réfugié en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres alors qu'il était recherché par la justice suédoise après avoir été accusé de viol, ce qu'il a toujours nié. Les autorités suédoises avaient finalement abandonné les poursuites dans cette affaire en 2017, mais le lanceur d'alerte demeure sous le coup d'un mandat d'arrêt britannique pour n'avoir pas respecté les conditions de sa liberté sous caution.
La crainte d'Assange d'être extradé vers les Etats-Unis n'est «pas raisonnable» selon la magistrate
La juge Emma Arbuthnot n'a relevé aucun des arguments avancés par les avocats de Julian Assange, déclarant qu'elle ne pensait pas que la crainte du lanceur d'alerte d'être extradé de la Suède vers les Etats-Unis soit «raisonnable».
Il peut recevoir qui il veut, il choisit sa nourriture, peut s'asseoir sur le balcon pour prendre l'air, il n'est pas enfermé
Elle a ajouté que le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire avait «complètement tort» sur ses conditions de détention. «C'était son choix de vivre à l'ambassade. Il peut la quitter quand il veut, recevoir qui il veut, il choisit sa nourriture, peut s'asseoir sur le balcon pour prendre l'air, il n'est pas enfermé», a soutenu la magistrate. «Les restrictions de ses libertés sont justes et proportionnées, et ne peuvent pas être critiquées», a-t-elle poursuivi, estimant que les problèmes de santé de Julian Assange pourraient être «bien pires», et qu'elle ne pensait pas qu'il était privé de lumière pour avoir vu des photos de lui sur le balcon.
Une remarque à laquelle le lanceur d'alerte a répondu désabusé : «Aller sur le balcon six fois en six ans quelques minutes durant s'est transformé en ça.»
Pour les avocats de Julian Assange, passer cinq ans et demi enfermé à l'ambassade est une punition suffisante. Afin de mettre fin à cet exil forcé, Quito lui avait accordé la nationalité équatorienne en décembre dernier afin qu'il puisse bénéficier d'un statut diplomatique. Mais le Royaume-Uni a catégoriquement refusé de lui reconnaître ce statut, qui lui aurait permis de quitter l'ambassade sans être arrêté grâce à son immunité.
Julian Assange redoute d'être arrêté s'il sort de l'ambassade, puis extradé et jugé aux Etats-Unis. Il y risque des peines de plusieurs centaines d'années de prison en raison de la publication, en 2010 par WikiLeaks, de secrets militaires et de documents diplomatiques américains confidentiels.
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