La coalition arabo-occidentale dirigée par les Etats-Unis a attaqué dans la nuit du 7 au 8 février des forces pro-gouvernementales syriennes, dans la province de Deir ez-Zor, provoquant plus de 100 morts selon Washington. Le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient a justifié l'opération en affirmant que la coalition avait été contrainte de riposter à une attaque de forces pro-Damas visant le quartier général des forces démocratiques syriennes (FDS) – une alliance de rebelles arabo-kurdes soutenue par les Etats-Unis.
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité de l'ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que «cette nouvelle agression» constituait «un crime de guerre et un crime contre l’humanité». Il a aussi confirmé «les intentions ignobles des Américains à l’égard de la Syrie et de sa souveraineté». Plus tôt dans la journée, la télévision publique syrienne avait déjà qualifié d'«agression» ces frappes de la coalition arabo-occidentale.
«Les actions de la coalition ne sont pas conformes aux normes légales», selon Moscou
Moscou, par l'intermédiaire du vice-président de la commission de la Défense et de la Sécurité du Conseil de la Fédération de Russie, Frants Klintsevich, a également condamné les frappes de la coalition. «Les actions de la coalition américaine ne sont pas conformes aux normes légales. Au-delà de tout doute, c'est de l'agression», a-t-il déclaré à l'agence de presse russe Interfax. «Les Américains n'ont jamais agi si ouvertement en Syrie, c'est sans précédent», a-t-il en outre ajouté.
La veille, le 6 février, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait estimé que les Etats-Unis avaient probablement pour ambition de diviser la Syrie. «Ils ont tout simplement renoncé à leurs déclarations selon lesquelles leur présence en Syrie […] était destinée à vaincre l’Etat islamique et les terroristes. Maintenant, ils affirment qu'ils y maintiendront leur présence, jusqu'à ce qu'ils s'assurent qu'un processus stable de règlement politique en Syrie commence, en vue d'un changement de régime politique», avait-il également déclaré.
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