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Tirs sur des étrangers en Italie : quel est le profil du coupable présumé ?

Six étrangers ont été blessés par des tirs réalisés depuis une voiture, à Macerata, dans le centre de l'Italie, le 3 février. Le présumé coupable aurait réalisé un salut fasciste avant son interpellation.

Le 3 février, un homme au crâne rasé, a été arrêté sans opposer de résistance, après que des tirs réalisés depuis une voiture dans la ville italienne de Macerata ont fait plusieurs blessés, selon les chaînes de télévision.

«Il y a six blessés et tous sont des étrangers», a déclaré le maire de cette ville de 43 000 habitants, Romano Carancini. La police a également évoqué des «blessés de nationalité étrangère» dont l'un a dû être opéré, la presse italienne parlant de son côté de «personnes de couleur».

Le suspect, identifié par les médias sous le nom de Luca Traini (28 ans), était interrogé dans l'après-midi par la police. L'homme a été arrêté sur les marches de l'immense monument aux morts de Macerata, selon des images des télévisions, après un rodéo à bord de son Alfa Romeo noire. La police a retrouvé un pistolet dans la voiture du tireur présumé, qui, d'après la presse, a reconnu les faits. 

Salut fasciste

Après avoir stoppé sa voiture devant l'édifice, le jeune homme avait enlevé son blouson et revêtu une écharpe tricolore aux couleurs de l'Italie, avant de tendre le bras pour faire un salut fasciste et crier «Viva Italia !», selon des témoignages rapportés par la presse.

Les médias italiens ont signalé que le suspect avait tiré des coups de feu dans huit endroits différents de la ville. Des bureaux du Parti démocrate (centre gauche, au pouvoir) ont notamment été visés.

Luca Traini avait été candidat en 2017 sous l'étiquette de la Ligue du Nord (parti régionaliste, anti-immigration) à des élections communales non loin de Macerata.

La haine et la violence ne nous diviseront pas

«Quelqu'un qui tire est un délinquant, abstraction faite de la couleur de la peau», a réagi le patron de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, en pleine campagne électorale en vue des législatives du 4 mars.

«La haine et la violence ne nous diviseront pas», a de son côté assuré le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni. Le ministre de l'Intérieur Marco Minniti devait présider pour sa part un comité provincial de sécurité dans la région des Marches. Le membre du gouvernement a en outre évoqué l'«évidente haine raciale» de l'auteur des tirs.

Un acte de vengeance ?

Aucun lien n'a pour l'instant été établi par la police entre cette fusillade et un fait divers amplement couvert depuis deux jours par la presse nationale.

Un Nigérian demandeur d'asile et dealer de drogue a été arrêté cette semaine dans cette même ville de Macerata, soupçonné de l'assassinat d'une Italienne de 18 ans dont le corps a été retrouvé le 31 janvier découpé en morceaux dans des valises.

La police a notamment découvert le 2 février au domicile de ce Nigérian de 29 ans des vêtements de la victime et un couteau avec des traces de sang.

La jeune femme assassinée, Pamela Mastropietro, s'était échappée le 29 janvier d'un centre de désintoxication situé précisément à Corridonia, la commune où le tireur présumé s'était présenté à des élections.

«Il était amoureux d'une jeune femme romaine, avec des problèmes de toxicomanie», a confié à la Repubblica une collaboratrice de la Ligue du Nord de Macerata, sans toutefois pouvoir affirmer qu'il s'agissait de Paloma Mastropietro.

Des proches de cette jeune fille, interrogée par une télévision italienne, ont toutefois exclu qu'elle puisse avoir connu Luca Traini.

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