Trois fans israéliens de la chanteuse Lorde ont porté plainte le 31 janvier en Israël contre deux militantes qu'ils accusent d'avoir pressé l'artiste néo-zélandaise d'annuler un concert au nom d'un boycott de l'Etat hébreu.
Ils réclament la somme de 45 000 shekels (environ 10 000 euros) d'indemnités à deux partisanes du boycott d'Israël résidant en Nouvelle-Zélande. Ces dernières avaient écrit à Lorde pour lui demander de renoncer à chanter en Israël. La jeune chanteuse avait annoncé en décembre l'annulation de ce concert, qui était prévu en juin à Tel-Aviv.
Lutter contre les militants afin qu'ils comprennent qu'il y a un prix à payer pour appeler à la haine contre Israël
La plainte a été déposée en justice par Shurat Hadin, une ONG qui s'est donné «comme mission de défendre l'Etat d'Israël par des moyens juridiques». Elle se fonde sur une loi israélienne votée en 2011 qui permet d'attaquer en justice toute personne appelant au boycott de ce pays.
Selon un communiqué de Shurat Hadin, la plainte est destinée à «lutter contre les militants du BDS [boycott, désinvestissements, sanctions] afin qu'ils comprennent qu'il y a un prix à payer pour appeler à la haine contre Israël.» La campagne mondiale non gouvernementale de BDS est destinée à exercer des pressions sur l'Etat d'Israël pour mettre notamment fin à l'occupation des Territoires palestiniens.
Tout artiste de renom prévoyant de se produire en Israël est confronté à des appels au boycott, avec des résultats variables. En juillet, le célèbre groupe britannique Radiohead avait ainsi maintenu son concert à Tel-Aviv.
C'est la première fois qu'une plainte est déposée au nom de la loi israélienne anti-boycott à la suite de l'annulation d'un concert, selon Shurat Hadin.