Le président des Etats-Unis Donald Trump, à l'occasion de son discours sur l'état de l'Union, prononcé le 30 janvier devant le Congrès, a confirmé que le camp de Guantanamo resterait ouvert, alors que la presse américaine évoquait depuis plusieurs jours la possibilité d'une telle décision. Au moment où le chef d'Etat faisait cette annonce, la Maison Blanche publiait un décret intitulé «Protéger l'Amérique par la détention légale des terroristes».
Le texte précise que la détention de suspects terroristes dans la baie cubaine se poursuivrait, «compte tenu du nombre d'individus actuellement détenus sur place qui font l'objet d'une procédure d'enquête militaire». Le cas des prisonniers représentant «une menace importante à la sécurité des Etats-Unis» est également évoqué comme justifiant le maintien du fonctionnement du camp. Parmi eux, certains pourraient, selon le décret, pourraient se livrer à des actes «hostiles» sans une surveillance adaptée.
Donald Trump, quant à lui, a évoqué l'arrivée prochaine de nouveaux détenus dans le camp de Guantanamo, qui a accueilli ses premiers prisonniers en janvier 2002, «pour [s']assurer que le combat contre l'Etat islamique et al-Qaida continu[ait] à recevoir tout l'appui nécessaire pour détenir les terroristes, où qu'on les poursuive, ou qu'on les trouve.» «Dans de nombreux cas, pour eux, ce sera désormais Guantanamo», a-t-il ajouté au sujet des potentielles arrestations futures.
L'armée américaine, sous la présidence de George W. Bush, avait construit rapidement ce centre de détention sur une base navale appartenant aux Etats-Unis, à la pointe est de l'île de Cuba. Cette enclave de 117 km2 (dont seulement 49 km2 de terre ferme) avait été cédée par Cuba aux Etats-Unis en 1903, pour remercier son puissant voisin de son aide dans la guerre contre les Espagnols.
Un siècle plus tard, à partir de 2002, cette prison a incarné, à travers le monde, les excès dans la lutte antiterroriste des Etats-Unis. Les images des prisonniers en combinaison orange, derrière des grillages surmontés de fil barbelé, ont choqué, tout comme les gavages imposés à ceux refusant de se nourrir.
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