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Attaque de l'hôtel Intercontinental à Kaboul : 18 morts dont 14 étrangers

Les Taliban ont revendiqué le 21 janvier l'attaque nocturne par un commando armé dans un hôtel de luxe de Kaboul. Au cours de cet assaut 18 personnes ont été tuées, dont 14 étrangers, selon le ministère afghan de l'Intérieur.

Les Taliban ont revendiqué le 21 janvier la spectaculaire attaque d'un hôtel de luxe à Kaboul qui a fait 18 morts, dont 14 étrangers selon Najib Danish, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, cité par l'AFP : «Quatorze étrangers et quatre Afghans ont été tués», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Tolo News. Les nationalités des victimes étrangères n'ont pas été précisées.

Dans un communiqué diffusé par email, le porte-parole des Taliban, Zabiullah Mujahid, avait déclaré plus tôt dans la journée du 21 janvier : «Hier soir, l'hôtel Intercontinental [...] a été attaqué. L'attaque a été menée par cinq de nos Moudjahidine en quête de martyr.»

Le soir du 20 janvier, peu après 21h (heure locale), le commando a fait irruption dans ce lieu prisé des Afghans aisés et les assaillants ont tiré à vue sur les clients et le personnel avant de se retrancher dans les étages avec des otages. Ils ont également mis le feu à l'hôtel.

L'attaque n'a pris fin que plus de 12 heures plus tard, une fois tous les assaillants abattus.

L'hôtel était plein d'envahisseurs américains

«L'attaque est terminée, tous les assaillants ont été tués, 126 personnes ont été secourues dont 41 étrangers», avait dans un premier temps annoncé le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur selon qui les assaillants étaient au nombre de quatre.

Le porte-parole taliban a affirmé pour sa part que l'hôtel était «plein d'envahisseurs américains et d'autres nationalités» et que l'attaque avait tué des «dizaines» d'entre eux.

Le ministère de l'Intérieur avait auparavant accusé le réseau Haqqani, affilié aux Taliban et soupçonné de longue date d'entretenir des liens avec les services secrets pakistanais. «Selon nos renseignements, l'attaque a été organisée par le réseau terroriste Haqqani qui bénéficie de sanctuaires hors de l'Afghanistan», selon un communiqué publié le 20 janvier.

Une explosion, des tirs, puis des flammes dans la nuit

Pour s'introduire dans l'Intercontinental de Kaboul (propriété de l'Etat afghan et non de la chaîne internationale du même nom), le commando a provoqué une explosion avant d'ouvrir le feu au hasard sur les personnes présentes.

L'électricité avait été coupée dans le quartier et l'hôtel, situé sur une colline de l'ouest de la capital afghane, plongé dans l'obscurité toute la nuit.

Les forces spéciales afghanes, épaulées par des forces de l'OTAN, sont parvenues à reprendre progressivement le contrôle des étages.

Je suis sorti, mais plus d'une centaine de mes collègues et amis sont toujours coincés entre la vie et la mort.

«Je suis sorti, mais plus d'une centaine de mes collègues et amis sont toujours coincés entre la vie et la mort. Priez pour eux s'il-vous-plaît», a posté sur Facebook Aziz Tayeb, client rescapé.

Sur Twitter, des proches angoissés demandaient des nouvelles des leurs séjournant dans l'établissement. De Washington, le département d'Etat appelait à signaler l'éventuelle présence d'Américains.

Selon un voisin de l'hôtel, Abdul Sattar, qui a joint des membres du personnel qui sont au nombre de ses amis, «les assaillants sont arrivés par le couloir pendant le dîner. Puis ils ont forcé les chambres, pris des otages avec eux et ouvert le feu sur certains d'entre eux.»

Plusieurs fortes explosions ont été entendues peu après 4h30, après une relative accalmie. Puis le jour s'est levé sur la façade en partie noircie du bâtiment.

«Les gardes se sont sauvés sans combattre»

L'un des comptables de l'hôtel, qui a pu s'échapper grâce à sa bonne connaissance des lieux, a confié à l'AFP que les gardes s'étaient sauvés sans combattre, qu'ils n'avaient pas riposté, qu'ils n'avaient aucune expérience. Le porte-parole du ministre de l'Intérieur a confirmé qu'une nouvelle compagnie privée avait pris en charge la sécurité de l'hôtel au début du mois de janvier.

L'Intercontinental de Kaboul, l'un des deux cinq étoiles de la ville, accueille fréquemment des mariages, des conférences et des réunions politiques. Sa terrasse illuminée dominant la ville est particulièrement prisée.

L'établissement, ouvert en 1969, avait déjà été visé en juin 2011 par une attaque des Taliban qui avait fait 21 morts.

L'ONU était déjà en état d'alerte depuis 48 heures

Des mises en garde précises avaient été lancées 48 heures auparavant sur les risques d'attaque visant des lieux fréquentés par les étrangers dans la capitale afghane. Ce qui avait conduit l'ONU et certaines ambassades à décréter l'état d'alerte.

La dernière attaque contre un grand hôtel de Kaboul, en mars 2014, le Serena, un autre palace de la ville. Neuf personnes avaient été tuées, dont un journaliste de l'AFP et sa famille.

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