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«Shutdown» : les services fédéraux américains ferment pour la première fois depuis 2013

Un an jour pour jour après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les Etats-Unis sont entrés dans une période de turbulences avec la fermeture partielle de l'administration fédérale, après l'échec d'un vote crucial au Sénat.

Malgré d'intenses tractations ces derniers jours, la majorité républicaine, l'opposition démocrate et la Maison Blanche n'ont pas pu s'entendre sur un budget, même temporaire, qui aurait permis d'éviter le shutdown entré en vigueur à minuit (heure locale), le 20 janvier 2018.

Républicains et démocrates se sont rejetés immédiatement la responsabilité de cet échec, la Maison Blanche accusant les démocrates de prendre les citoyens américains «en otage».

«Ce soir, [les démocrates du Sénat] ont placé la politique au-dessus de notre sécurité nationale. [...] Nous ne négocierons pas sur le statut d'immigrants illégaux pendant que les démocrates prennent en otage les citoyens respectueux du droit avec leurs exigences irresponsables», a fait savoir Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump.

Les républicains, majoritaires avec 51 sièges au Sénat, n'ont obtenu que 50 voix, loin des 60 voix (sur 100) nécessaires pour s'octroyer une extension pour quatre semaines, jusqu'au 16 février, du budget fédéral.

Il s'agit du premier shutdown depuis octobre 2013 – alors sous l'administration Obama – qui avait duré 16 jours. Il se traduira par la mise au chômage technique sans versement de salaire de plus de 850 000 employés fédéraux considérés comme «non essentiels» au fonctionnement de l'administration. 

Il est impossible de savoir combien de temps durera cette nouvelle fermeture, les tractations entre les deux partis devant très vite reprendre. Mais les démocrates ont indiqué qu'ils n'accepteront de voter pour un texte de compromis que s'il pérennise la régularisation de 690 000 jeunes immigrés au statut précaire, les Dreamers.

«Notre pays a été fondé par des génies mais il est dirigé par des idiots»

Les premiers effets du shutdown devraient se faire sentir le 22 janvier. Les activités de nombreuses agences fédérales, comme les services fiscaux, seront réduites, mais les services de sécurité seront globalement épargnés. Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.

«Notre pays a été fondé par des génies mais il est dirigé par des idiots», a lancé le sénateur républicain de Louisiane John Kennedy, résumant d'un trait d'esprit l'ambiance générale.

«Les choses se présentent mal», avait estimé peu avant le scrutin Donald Trump, l'issue du vote ne faisant plus aucun doute malgré une journée d'intenses tractations. Le président, qui devait rejoindre sa luxueuse résidence en Floride, est finalement resté à Washington. Il ne s'est pas exprimé personnellement après le vote.

Dans l'après-midi, Donald Trump avait pourtant évoqué une «excellente réunion préliminaire» avec le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer, après une rencontre à la Maison Blanche, laissant espérer un accord de dernière minute.

La Chambre des représentants, à forte majorité républicaine, avait approuvé le soir du 18 janvier cette extension provisoire du financement de l'Etat fédéral, qui prévoyait également de prolonger pour six ans le programme d'assurance santé destiné aux enfants pauvres (Chip), une demande des démocrates. 

«Maintenant, on a besoin des démocrates pour que [la loi de financement] soit approuvée au Sénat, mais ils veulent l'immigration clandestine et des frontières faibles», avait tweeté dans la matinée Donald Trump, qui dénonçait ces derniers jours un parti selon lui engagé dans une obstruction systématique et stérile.

Au-delà d'un budget temporaire, le quatrième depuis septembre, la majorité républicaine souhaite adopter un budget 2018 définitif de plusieurs centaines de milliards de dollars qui dope notamment les dépenses militaires, une promesse de campagne de Donald Trump qui estime les forces armées sous-équipées après plus de seize années de guerre ininterrompue.

Les démocrates veulent la régularisation de 690 000 Dreamers, arrivés clandestinement aux Etats-Unis quand ils étaient enfants et expulsables depuis l'abrogation par Donald Trump du programme Daca, datant de l'administration Obama, qui leur offrait un statut de résident temporaire. Le président a donné au Congrès jusqu'au 5 mars pour légiférer.

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