Donald Trump a décidé de ne rien faire. Le président des Etats-Unis devrait renoncer, au moins temporairement, à exercer des sanctions contre l'Iran, comme sa non-certification de l'accord sur le nucléaire iranien en octobre 2017 aurait pu le laisser craindre.
«La décision du président est de suspendre une fois de plus les sanctions nucléaires [...] afin de rester dans l'accord», a déclaré à la presse un haut responsable de l'administration américaine, le 12 janvier 2018. «[Mais] le président va aussi dire clairement que c'est la dernière suspension qu'il va signer», a-t-il encore prévenu.
Dans ce qui ressemble à une diplomatie du verbe, en refusant de certifier l'accord le 13 octobre 2017, le président américain n'était pas pour autant sorti dudit accord.
D'ici la prochaine échéance de suspension des sanctions, dans 60 jours, Donald Trump entend toutefois maintenir la pression sur l'Iran et travailler avec ses «partenaires européens sur un accord de suivi», selon les termes de la Maison Blanche, visant à durcir les conditions du texte conclu en 2015 avec Téhéran et d'autres grandes puissances.
Dans le même temps, le Trésor américain a imposé ce même jour de nouvelles sanctions ciblées contre 14 personnes ou entités iraniennes, notamment pour des «violations des droits de l'Homme».
Les Etats-Unis isolés sur le dossier du nucléaire iranien
Le refus de Donald Trump de certifier l'accord sur le nucléaire iranien avait été vivement critiqué en Europe. Au sein de l'Union européenne (UE), Paris, Berlin et Londres, signataires de l'accord, avaient alors déclaré rester «engagés» dans celui-ci. «Nous, chefs d’Etat et de gouvernement de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, prenons note de la décision prise par le Président Trump de ne pas certifier de nouveau, devant le Congrès, le respect [de l'accord] par l’Iran [...] nous sommes préoccupés par les implications qui pourraient en résulter», avaient alors déclaré le Premier ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.
Ce 11 janvier 2018, les Etats membres de l'UE ont pressé Donald Trump de ne pas sortir de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 après des années d'âpres négociations. La responsable de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini avait rappelé que l'accord était «efficace» et qu'il contribuait à «rendre le monde plus sûr». Il remplit son objectif principal, qui consiste à garder le nucléaire iranien sous contrôle et sous surveillance étroite», avait-elle ajouté.