Une requête d'accès à l'information formulée par l'Association britannique de la presse (AP) auprès du service informatique du parlement britannique a permis de révéler début janvier que 24 000 tentatives de connexion à des sites web pornographiques avaient été enregistrées entre juin et octobre 2017. Cela représente 160 demandes par jour, celles-ci émanant de parlementaires britanniques et de leurs collaborateurs, mais aussi de membres du personnel administratif du Parlement.
La publication de ces chiffres a été rendue possible grâce à la loi sur la liberté d’information promulguée en 2000 (Freedom of information act), permettant aux médias et à l’opinion publique d’accéder à des documents officiels. Selon les autorités parlementaires, citées par le média britannique The Independent, la plupart de ces tentatives de connexion ne seraient pas volontaires.
La multiplication des affaires ont partiellement refroidi certaines ardeurs
Si ces chiffres sont en nette baisse par rapport aux années précédentes (231 020 en 2015, 113 208 en 2016), ils continuent néanmoins d’entacher la classe politique britannique déjà ébranlée par plusieurs affaires.
En décembre dernier, le vice-Premier ministre britannique, Damian Green avait été contraint de démissionner après la découverte de milliers d’images pornographiques sur son ordinateur de bureau. Ce dernier a emboîté le pas à son collègue Michael Fallon, secrétaire d’Etat britannique à la Défense, accusé pour sa part d'avoir posé sa main sur le genou d'une journaliste au cours d'un dîner lors du congrès du Parti conservateur en 2002, un incident pour lequel il avait présenté des excuses. S'il n'est plus ministre, il continue en revanche de siéger au Parlement britannique.
Outre Manche, de nombreux hommes politiques ont été visés par des accusations du même type, qui se sont multipliées dans la foulée de l'affaire Weinstein, du nom du producteur américain accusé de viols, agressions et harcèlement sexuels. Les médias britanniques avaient alors rapporté l'existence d'une liste établies par d'anciennes collaboratrices contenant les noms de 40 parlementaires, dont six ministres, accusés d'abus.