Soupçonné par le parquet d'avoir appelé à des émeutes qui auront effectivement lieu à Bruxelles le 11 novembre, le rappeur du groupe Benlabel, Jelali D, encourt deux ans de prison. Sur Facebook, il avait en effet posté un message pour célébrer l'éventuelle qualification du Maroc pour la Coupe du monde de football 2018 : «Demain, on vas tout cramé à Lemonnier [quartier de Bruxelles]. Maroc City gang [sic]».
Sur sa photo de profil, Jelali D s'affiche avec deux armes automatiques dans les mains. Le lendemain de ce commentaire, le Maroc se qualifiait pour le Mondial 2018 après une victoire face à la Côte d'Ivoire et plusieurs villes comme Bruxelles ont été le théâtre de violents débordements.
Quand il y a eu l'inauguration du Stade de France, Johnny lance pour la première fois sa chanson Allumer le feu
Pour le parquet de Bruxelles, le post Facebook de Jelali D était une menace évidente. «Il s'agissait clairement de menaces écrites adressées aux commerçants, aux résidents, à la police et à tous ceux qui se seraient trouvés sur place», a affirmé le procureur selon le compte-rendu de la télévision belge RTBF.
Une «hyperbole», se défend le rappeur
Toutefois, lors de l'audience du 5 janvier, l'artiste dénonce une mauvaise interprétation de ses propos, le post Facebook étant «un appel à la fête» selon Jelali D. «Moi je n'ai rien à voir avec ce qui s'est passé [...] C'était de l'hyperbole», ajoute-t-il au micro de la chaîne d'information RTL.
Sur la RTBF, son avocat Cavit Yurt a même lancé une comparaison audacieuse : «Quand il y a eu l'inauguration du Stade de France, Johnny [Hallyday] lance pour la première fois une chanson Allumer le feu dans un stade de foot qui est inauguré.»
La chanson de 1998 n'avait, quant à elle, provoqué aucun débordement et pour cause les paroles exactes étant plutôt un appel à la danse : «Allumer le feu, Allumer le feu, Et faire danser les diables et les dieux.»
Le 11 novembre 2017, la célébration par plusieurs centaines de jeunes de la victoire de l'équipe du Maroc avait donné lieu à de violentes échauffourées avec la police à Bruxelles. 22 policiers avaient été blessés, des vitrines ont été cassées et quelques voitures ont également été incendiées. Le jugement des personnes interpellées à cette occasion sera rendu le 2 février.