Un homme du nom de Mohamed Megherbi, vétéran de la filière djihadiste dite d'Artigat (Ariège) dans les années 2000, où ont gravité Mohamed Merah et les frères Clain, fait partie des prises françaises faites à la mi-décembre par les combattants kurdes en Syrie, selon des informations dévoilées le 5 janvier par une source proche du dossier.
Agé de 36 ans, l'individu a été arrêté le 17 décembre par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la région d'Hassaké (nord-est), en même temps que cinq autres djihadistes français. Parmi eux, figuraient Thomas Barnouin, Romain Garnier et Thomas Collange, dont la capture avait été annoncée le 27 décembre.
En juillet 2009, Mohamed Megherbi avait été jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir joué un rôle clé dans la filière djihadiste d'Artigat, du nom de ce village où résidait l'«émir blanc» Olivier Corel. Cet imam salafiste français est souvent présenté comme le mentor de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012, et de Fabien Clain, «voix» de la revendication par l'Etat islamique (EI) des attentats parisiens du 13 novembre 2015 et l'un des organisateurs de la filière.
Connu depuis le début des années 2000 pour son engagement salafiste auprès de la famille Clain, Mohamed Megherbi a été en 2003 un «candidat djihadiste de la première heure» pour aller combattre en Irak, selon les termes du jugement à son procès.
Au cours de la période 2003-2004, puis à nouveau en 2006, il effectue de nombreux allers-retours entre la France et la Syrie, jouant le rôle de «facilitateur» pour les candidats au djihad dans l'Irak voisin, jusqu'à son interpellation en France en 2007. Mohamed Megherbi a été la personne de la filière la plus lourdement condamnée, écopant de six ans de prison.
Il avait épousé religieusement la demi-sœur des frères Clain en 2002, alors qu'elle avait 16 ans. Libéré au terme de sa peine, il avait réussi à gagner la Syrie en avril 2014 avec sa femme et ses trois enfants.