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Détention prolongée pour Ahed Tamimi, 17 ans : une nouvelle icône de la cause palestinienne ?

Estimant qu'elle représente un danger, un tribunal militaire israélien a prolongé la détention d'Ahed Tamimi, après une vidéo virale la montrant gifler un soldat. Risquant sept ans de prison, est-elle le nouveau symbole de la cause palestinienne ?

Déférées devant le tribunal militaire d’Ofer (Cisjordanie), Ahed Tamimi, jeune palestinienne de 17 ans, sa cousine Nour Naji Tamimi et sa mère Nariman Tamimi, ont appris le 25 décembre, la prolongation de leur détention jusqu’au 28 décembre. Elles avaient été arrêtées après être apparues dans une vidéo, devenue virale, où elles bousculent et giflent des soldats israéliens.

La police israélienne a estimé que la prolongation de la détention était légitime en raison du potentiel danger que pourrait constituer Nour Naji Tamimi et Ahed Tamimi. Le président de la cour, le colonel Netanel Benisho, a abondé dans ce sens en précisant que cette dernière était impliquée dans plusieurs incidents survenus en avril 2016 et mai 2017.

De son côté, le juge Chaim Bilitia a certes pris en considération la demande de la police de prolonger la détention des trois palestiniennes mais a assuré que la raison était différente. Selon lui, une libération immédiate aurait perturbé l’enquête en cours. Il a par ailleurs ajouté que Nariman Tamimi est quant à elle suspectée d’avoir commis plusieurs autres délits qui n’ont pas encore été jugés. Quant à la mère, aucune justification n’a pour l’heure été avancée pour justifier le prolongement de sa garde à vue.

Les trois Palestiniennes ont été arrêtées la semaine dernière à Nabi Saleh, localité située dans le centre de la Cisjordanie et secouée ces derniers temps par des manifestations dénonçant la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. 

Ahed Tamimi, nouvelle icône de la cause palestinienne ?

Depuis plusieurs jours, Ahed Tamimi apparaît régulièrement dans les médias. Et pour cause, une vidéo la montrant en train d’asséner des coups de pieds et des gifles à des soldats israéliens armes à la main, les contraignant à quitter les lieux, a enregistré plus de trois millions de vues sur Facebook. La scène a eu lieu le 15 décembre. Quelques jours avant, un membre de la famille Tamimi avait été blessé à la tête par une balle en caoutchouc tirée par des soldats de Tsahal lors d'une manifestation.

Il ne s'agissait pas du premier fait d'armes pour la jeune fille. Ainsi, Ahed Tamimi a participé à de nombreuses actions visant les colons et soldats israéliens près de son village, Nabi Saleh. En 2015, elle figurait déjà sur une photo de femmes palestiniennes qui tentaient de faire lâcher prise à un soldat israélien plaquant contre un rocher son petit frère au bras plâtré.

Plusieurs années avant cela, en 2012 elle avait même été reçue en personne par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre turc, après la publication d'une vidéo d'elle brandissant le poing au nez et à la barbe de soldats israéliens.

Aujourd'hui poursuivie pour avoir agressé un soldat, elle risque jusqu'à sept ans de prison selon Naftali Bennett, ministre israélien de l'Enseignement.

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