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«Existence sombre et macabre» : le quotidien des civils à Mossoul, dévastée par la guerre (EXCLUSIF)

Avec l'aide de l'aviation américaine, l'armée irakienne est parvenue à libérer Mossoul de Daesh. Mais à quel prix : la ville n'était en juillet plus qu'un champ de ruines, recouvrant des milliers de morts. Cinq mois après, la situation reste la même.

Plus de cinq mois après la libération de la ville, en juillet 2017, Mossoul est livrée à elle-même, comme a pu le constater une équipe de RT sur place. Si ce n'est le changement de saison, l'ex-capitale autoproclamée de Daesh en Irak entre 2014 et 2017 n'est toujours qu'un champ de ruines, et des milliers de cadavres continuent de se décomposer sous les gravats. «Ceci n'est pas la vie, c'est une existence sombre et macabre», témoigne Murad Gazdiev, reporter pour RT.

Malgré les températures plus basses qu'en été, l'odeur y est pestilentielle, et les habitants condamnés à survivre. A l'instar de cet enfant de 11 ans, qui aide sa famille à se nourrir en récupérant du cuivre vendu 0,50 dollars le kilogramme.

«Je n'ai pas d'argent», déplore le garçon, réprimant des larmes. «Ne pleure pas, tu es un héros», réagit alors le traducteur accompagnant l'équipe de tournage.

«Ma maison a été détruite, mon commerce a été détruit. J'emprunte de l'argent pour survivre [...] Où sont les pays qui avaient promis de nous aider ?», demande un autre habitant.

«[Les politiques] nous ont laissé avec pour seul choix : Daesh ou la mort», s'insurge une mère. Et de poursuivre : «Quand nous sommes revenus [à Mossoul après les combats] mon fils vomissait tous les jours à cause de la peur. [Mes enfants] sont psychologiquement abîmés à vie.»

L'équipe de télévision a pu également constater que les djihadistes de Daesh n'avaient pas complètement abandonné le terrain. Ici et là, des tunnels leur permettant de se déplacer dans le centre-ville peuvent encore être observés. Les forces de sécurité irakiennes ne se déplacent d'ailleurs que pistolet au poing.

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Le 9 juillet 2017, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi proclamait la victoire dans Mossoul libérée, à l'issue d'une bataille de près de neuf mois contre les djihadistes de l'Etat islamique. Les combats, ainsi que les bombardements en appui de l'aviation américaine, parfois au phosphore blanc, ont fait des milliers de morts. Selon l'ONG Human Rights Watch, quelque 700 000 civils ont dû fuir les combats, abandonnant souvent tout derrière eux.

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