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Toujours au nom de l'«agression russe», Washington va encore renforcer ses bases en Europe

Grâce à une loi votée par le Congrès en décembre 2017, l'Armée américaine peut désormais acquérir des terrains en Europe. En 2018, les Etats-Unis vont consacrer 214 millions de dollars à la rénovation et à la construction d'équipements militaires.

Malgré un déficit budgétaire abyssal, Washington a provisionné quelque 214 millions de dollars, d'après la publication spécialisée Air Force Times, afin de rénover ses bases en Europe de l'Est et du Nord, et même construire de nouveaux équipements. La loi de finance 2018 votée le 12 décembre 2017 par le Congrès autorise en effet le gouvernement américain et son armée à acquérir de nouveaux terrains en Europe et de financer la construction de bâtiments. Les nouvelles installations hébergeront notamment des avions de chasse furtifs de l'armée américaine tels que des F-35 Lightning II et des F-22 Raptor.

En Islande, où l'armée américaine est présente depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, quelque 14 millions de dollars seront investis afin de construire de nouveaux hangars destinés à des avions P-8 Poseidon, d'après Air Force Time. Les avions auraient ainsi pour mission de traquer les sous-marins russes selon la publication.

Le dispositif s'inscrit dans le programme European Deterrence Initiative (EDI). En français, cette «Initiative de dissuasion européenne» a pour cible l'«agression russe», comme en atteste un document du Commandement des forces des Etats-Unis en Europe daté du 2 octobre 2017. «Le budget de cette année [2018] s'inscrit à la suite des financements précédents de l'EDI afin de consolider notre dissuasion ainsi que de renforcer notre réactivité en Europe», y est-il affirmé. Et l'autorité militaire américaine d'ajouter clairement : «Le financement de l'EDI accroît notre capacité de dissuasion et de défense contre l'agression russe».

Le renforcement de la présence de l'OTAN sur le continent européen et aux portes de la Russie est sans précédent depuis la guerre froide, et ce au nom d'une supposée menace russe.

Cette présence «indique clairement le refus flagrant de nos partenaires occidentaux d'arrêter de poursuivre leur agenda anti-russe», a estimé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

Alexandre Keller

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