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Pour Kadyrov, la décision de Trump sur Jérusalem pourrait provoquer une «guerre à grande échelle»

Le président tchétchène Ramzan Kadyrov estime que la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël compromet dangereusement le processus de paix dans la région.

Le président de la République tchétchène (faisant partie de la Dédération de Russie), Ramzan Kadyrov, a décrit la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël comme une trahison faite aux défenseurs de la paix au Moyen-Orient. Il a affirmé que ce mouvement amorçait le déclenchement d'une nouvelle intifada de grande ampleur.

Dans un message sur le réseau social russe VKontakte posté le 8 décembre, le président tchétchène a également affirmé que la décision de Donald Trump avait été prise au mépris de l’opinion de la communauté internationale et en violation des résolutions prises par les Nations unies. Il a ajouté que ce choix privait les Palestiniens de leur dernière chance de vivre dans un Etat autonome. «Par essence, c’est un coup de poignard dans le dos de ceux qui ont passé les dernières décennies à essayer de développer un algorithme pour un processus de paix diplomatique et politique dans cette région compliquée», a-t-il écrit.

Trump jette l’Etat d’Israël dans les abysses d’une nouvelle confrontation sanglante

Dans le contexte de la libération de la Syrie du joug de l’Etat islamique, il émet des hypothèses sur la stratégie américaine : ««A présent, nous n'avons plus de doute sur l’identité de ceux qui ont créé une base terroriste sur les territoires d’Irak et de Syrie pour établir "un nouvel ordre mondial"», a-t-il avancé, ajoutant : «Je peux établir avec certitude qu’avec cette décision, […] Trump jette l’Etat d’Israël dans les abysses d’une nouvelle confrontation sanglante et le place sous la menace d’une nouvelle intifada, plus puissante et plus organisée, ce qui signifie une guerre à grande échelle.»

Une décision historique polémique 

Donald Trump a officialisé cette décision très controversée le 6 décembre depuis la Maison Blanche. «J'ai déterminé qu'il était temps de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d'Israël», avait déclaré le président américain. «De nombreux présidents ont dit qu'ils voulaient faire quelque chose [dans ce sens] et ils ne l'ont pas fait», avait-t-il ajouté.

Le chef d'Etat républicain a revendiqué une «nouvelle approche» sur le conflit israélo-palestinien, tout en assurant qu'il ferait son possible pour qu'un accord de paix soit trouvé. Le transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem devrait néanmoins prendre «des années», selon les autorités américaines.

Moscou «très inquiet de la décision annoncée à Washington»

Ce choix de Donald Trump a indigné la quasi-totalité de la communauté internationale, et n'a pas tardé à générer de vives réactions. Le 8 décembre, des affrontements ont éclaté entre manifestants palestiniens et forces de l'ordre israéliennes, faisant un mort côté Palestiniens, dans la bande de Gaza. 

Du côté de la Russie, le ministère des Affaires étrangères avait réagi dans un communiqué, disant craindre des conséquences pour la région dans son ensemble. «Moscou est très inquiet de la décision qui a été annoncée à Washington», avait-il fait savoir. «Un règlement juste et sûr du conflit israélo-palestinien doit être atteint sur une base juridique internationale prenant en compte les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, qui prévoient le règlement de tous les aspects du statut définitif des territoires palestiniens, y compris la question sensible de Jérusalem, lors de négociations israélo-palestiniennes directes», avait poursuivi le ministère.

La Russie, membre du Conseil de Sécurité de l'ONU et du Quartet pour le Proche-Orient, prône «une existence sûre et pacifique d'Israël au sein de frontières reconnues internationalement, ainsi que la réalisation des espoirs du peuple palestinien en la création d'un Etat indépendant propre».

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