Cisjordanie, Bande de Gaza ou encore Jérusalem-Est : le 6 décembre, Israël s'attend à des manifestations en marge de l'annonce du président américain. Donald Trump a en effet décidé de déménager l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, reconnaissant de facto cette dernière comme la capitale de l'Etat hébreu.
La police et l'armée israéliennes se préparent tout particulièrement à des rassemblements à proximité de l'ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv, alors que les militaires israéliens seront sur le qui-vive le 8 décembre, le Hamas ayant appelé à faire de cette date un «jour de rage».
Appelant les Palestiniens des Territoires occupés à manifester, le leader du Hamas Ismaïl Haniyeh a assuré que la population utiliserait tous les moyens nécessaires pour «protéger [sa] terre et [ses] lieux saints», rapportent les médias israéliens.
«Avec la reconnaissance par l'administration américaine de Jérusalem occupée comme la capitale de l'occupant et avec le déménagement de son ambassade, toutes les lignes rouges sont franchies», a encore ajouté Ismaïl Haniyeh dans une lettre adressée aux dirigeants arabes et musulmans, citée par l'AFP.
Inquiétude internationale
Les gouvernements étrangers anticipent déjà une flambée de violences. Le ministère allemand des Affaires étrangères a notamment changé ses recommandations de sécurité pour les citoyens allemands souhaitant se rendre en Israël et dans les Territoires occupés. «A partir du 6 décembre, des manifestations sont susceptibles d'avoir lieu à Jérusalem, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Des événements violents peuvent survenir à cette occasion», a-t-il fait savoir.
Les Etats-Unis ont également diffusé une notice de voyage mettant en garde les employés du gouvernement et leurs familles de ne pas se rendre dans la vieille ville de Jérusalem, ni en Cisjordanie dans les prochains jours.
Le 5 décembre, à Bethléem, des manifestants chrétiens palestiniens avaient fait brûler des photographies de Donald Trump, et porté des pancartes proclamant : «Renvoyez votre ambassade dans votre pays, pas dans le nôtre», ainsi que : «Jérusalem est le cœur de la Palestine, on ne lâche rien.»
Après l'annonce faite par Donald Trump aux autorités palestiniennes et à d'autres dirigeants de pays arabes, le 5 décembre, leur signifiant sa volonté de déplacer l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, Federica Mogherini, en charge de la diplomatie européenne, a mis en garde la diplomatie américaine contre cette décision, estimant qu'elle pourrait perturber le processus de paix dans la région.
«Ligne rouge»
Un peu plus tôt, le 3 décembre, 57 pays musulmans de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) avaient qualifié le possible transfert de l'ambassade des Etats-Unis d'«attaque flagrante contre les nations arabes et musulmanes». Ils avaient annoncé qu'ils tiendraient un sommet pour adopter une réponse si Donald Trump prenait une telle décision.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait de son côté averti qu'une reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les Etats-Unis serait une «ligne rouge» à ne pas franchir. Il avait en outre menacé de rompre les relations diplomatiques entre la Turquie et l'Etat hébreu.
Plus mesuré, le président français Emmanuel Macron avait fait part à son homologue américain de sa «préoccupation sur la possibilité que les Etats-Unis reconnaissent unilatéralement Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël».
Israël considère Jérusalem comme une ville sainte qui doit être la capitale de son Etat alors que la ville est également revendiquée par le peuple palestinien qui veut en faire la capitale de son Etat.