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Des pilotes allemands refusent de participer aux expulsions de migrants : 222 vols annulés

222 vols ont été annulés en Allemagne en 2017 parce que les pilotes ne voulaient pas décoller : à leur bord, des migrants dont la demande d'asile avait été rejetée et qui devaient être renvoyés dans leurs pays d'origine.

Selon une information de la radio allemande Deutsche Welle, des pilotes de ligne à travers toute l'Allemagne refusent de participer aux vols reconduisant dans leurs pays d'origine les demandeurs d'asile déboutés de leurs demandes.

Le gouvernement a annoncé que, pour l'heure, 222 vols de ce type avaient été annulés après que des pilotes ont refusé de prendre les commandes de leur appareil ; étaient notamment concernés les vols dirigés vers l'Afghanistan pour y reconduire des migrants.

Entre janvier et septembre 2017, 85 refus de pilotage ont été constatés au sein de la principale compagnie d'aviation allemande Lufthansa et de sa filiale low-cost Eurowings.

40 de ces vols annulés devaient partir de l'aéroport de Düsseldorf, où des manifestations ont couramment lieu sur le tarmac pour protester contre les expulsions. Mais l'aéroport le plus touché est celui de Francfort, qui a vu le phénomène se répéter 140 fois.

Un chèque de 3 000 euros pour les inciter à repartir

Malgré la systématisation de la politique de reconduction à la frontière, l'Allemagne demeure la nation la plus attractive pour les migrants en Europe : en 2017, le pays a traité à lui seul plus de demandes d'asile que les 27 autres pays de l'Union européenne.

Mais cette popularité a également un coût pour les contribuables allemands. Les procédures des migrants qui contestent les decisions d'expulsion se multipliant, les procès et leurs appels systématiques auraient coûté 19 millions d'euros à l'Allemagne entre janvier et novembre 2017, une augmentation de 7,8 millions d'euros par rapport à 2016 selon les informations de la radio NDR.

Afin de remédier à cet écueil financier, le gouvernement allemand lance un programme en février 2018 : chaque migrant dont la demande d'asile aura été rejetée recevra la somme de 3 000 euros pour l'inciter à quitter le territoire.

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