Un tribunal égyptien a condamné le 2 décembre Nabih al-Wahsh à trois ans de prison pour avoir affirmé que violer les femmes portant des jeans troués était «un devoir national». La peine contre cet avocat a été prononcée par contumace, l'avocat, libéré sous caution, n'ayant pas assisté à l'audience. Elle peut faire l'objet d'un appel.
Les propos de l'avocat égyptien lors d'une émission de télévision le 18 octobre avaient provoqué l'indignation dans le pays et une vague de plaintes auprès du procureur, qui avait décidé de le poursuivre en justice.
Le parquet l'a inculpé notamment pour «incitation publique à enfreindre la loi» et «perturbation de l'ordre public».
«Une fille qui se balade dans la rue, avec une déchirure sur son jeans, au niveau de la cuisse ou de son derrière, vous savez ce que j'en pense ? Je pense que harceler une telle fille est un devoir national, la violer est un devoir national !», avait très exactement déclaré Nabih al-Wahsh, invité fin octobre à un débat au sujet d’une proposition de loi sur la prostitution, sur la chaîne de télévision égyptienne Al-Assema.
Selon un rapport de l’ONU publié en 2013, 99,3% des femmes en Egypte ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement. La justice égyptienne ne punit les agressions sexuelles que depuis 2014.