Quelques dizaines de milliers de manifestants, intitulant leur rassemblement «marche de la honte», ont envahi le large boulevard Rothschild le soir du 2 décembre, dans un des quartiers huppés de Tel Aviv, pour dénoncer la «corruption» du gouvernement israélien et les lenteurs présumées des enquêtes en cours contre le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Le rassemblement était organisé par les responsables des manifestations de protestation hebdomadaires devant la résidence du procureur général d'Israël, Avishai Mandelblit, contre la lenteur présumée de ses enquêtes.
Bibi et le gouvernement détruisent le pays. Il y en a assez de la corruption
«Honte», «Bibi rentre chez toi», ont scandé les manifestants, appelant Benyamin Netanyahou par son surnom. Le procureur général Avishai Mandelblit était également la cible de leurs slogans.
Une habitante de Tel Aviv qui préférait garder l'anonymat, manifestait après avoir participé régulièrement aux manifestations devant la résidence du procureur général. «Bibi et le gouvernement détruisent le pays. Il y en a assez de la corruption», a-t-elle déclaré à l'AFP.
Le leader de l'opposition travailliste, Isaac Herzog, a montré son soutien aux manifestants via un post sur sa page Facebook : «La frustration [...] vient du sentiment d'injustice, de la révulsion face à la corruption, et à l'objection morale à une loi faite sur mesure pour une personne.»
Benjamin Netanyahou ciblé par deux enquêtes
Le Premier ministre israélien est visé par deux enquêtes, l'une sur des cadeaux qu'il aurait indûment reçus de riches personnalités, et l'autre sur un accord secret qu'il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable. Le nom de son avocat personnel et d'un ancien chef de bureau apparaissent par ailleurs dans une affaire de corruption présumée liée à l'achat de trois sous-marins allemands.
Le Parlement israélien va examiner le 4 décembre en deuxième et troisième lectures un projet de loi qui est perçu par les détracteurs de Benyamin Netanyahou comme un moyen de le tirer d'affaire dans les enquêtes dont il fait l'objet.
Selon l'initiateur du projet de loi, David Amsalem, du parti Likoud de Benyamin Netanyahou, cette loi ne vise qu'à protéger les droits et la réputation des suspects.
Benyamin Netanyahou, 67 ans, ne cesse de clamer qu'il «ne se passera rien parce qu'il ne s'est rien passé», et de dénoncer une tentative de «putsch» de la presse et de la gauche.