Les Etats-Unis utilisent-ils les sanctions économiques pour essayer de monter les élites du monde des affaires contre le gouvernement russe ? «Nous sommes certains que c'est le cas» : telle est la réponse faite par Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à un une question qui lui était posée le 30 novembre.
A la question : «Est-ce que vous croyez que ces efforts des Etats-Unis soient prévus pour coïncider avec l’élection présidentielle en Russie ?», Dmitri Peskov a répondu qu'il en était certain.
Le même jour, l'agence Reuters publiait un reportage témoignant de l'agacement des élites commerciales russes et relayant les inquiétudes de celles-ci quant à de nouvelles sanctions des Etats-Unis contre la Russie. Plusieurs grands groupes commerciaux craindraient en effet d'être directement affectés par de nouvelles mesures contre Moscou.
Commentant ces informations, Dmitri Peskov a affirmé que le Kremlin n’était «pas au courant» d’un quelconque mécontentement de la part des cercles commerciaux. «Si [ce mécontentement] a été exprimé quelque part, nous sommes évidemment toujours prêts à des discussions avec ces acteurs économiques», a déclaré le porte-parole.
En août 2017, le président américain Donald Trump a signé un nouvel ensemble de sanctions contre la Russie, mais aussi contre l’Iran et la Corée du Nord, tout en notant que cette mesure était «foncièrement mauvaise» et accusant le Congrès de faire pression sur lui pour obtenir la signature du document. Dmitri Medvedev avait alors critiqué cette décision, la qualifiant de «véritable déclaration de guerre économique», ajoutant qu’elle aurait des conséquences sur les relations russo-américaines pour longtemps.
Le premier tour de l'élection présidentielle en Russie est prévu pour le 18 mars 2018. La campagne électorale ne commence officiellement qu’en décembre et l’enregistrement des candidats n’est pas encore ouvert, mais certaines personnalités politiques ont d'ores et déjà annoncé leur intention d’y participer. Vladimir Poutine, s'il entretient encore le suspense, devrait toutefois briguer sa propre succession selon plusieurs observateurs.