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«Notre honte collective» : en larmes, Trudeau s'excuse auprès de la communauté LGBTQ2 canadienne

S'excusant de la discrimination d'Etat dont auraient été victimes des fonctionnaires et des militaires en raison de leur orientation sexuelle, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé que 3 000 d'entre eux allaient être indemnisés.

«Je suis désolé, nous sommes désolés» : dans un discours solennel au Parlement le 28 novembre, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a endossé les «erreurs» des gouvernements successifs qui sont accusés d'avoir fait preuve de discrimination contre la communauté LGBTQ2 (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers, bispirituels).

Face à une assistance contrite, Justin Trudeau a eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises quand il a exprimé avec «honte, peine et un profond regret» ses excuses au nom de l'Etat canadien, pour «l'oppression, la pénalisation et la violence systémique» dont il aurait fait preuve envers des fonctionnaires et des militaires en raison de leur orientation sexuelle.

«Vous êtes des professionnels. Vous êtes des patriotes. Et par dessus tous, vous êtes innocents. Pour toutes vos souffrances, vous méritez la justice, vous méritez la paix», a déclaré le Premier ministre en ayant du mal à contenir son émotion. «C'est notre honte collective que vous ayez été si maltraités, et c'est notre honte collective que ces excuses aient pris autant de temps, nombre de ceux ayant souffert n'étant plus en vie pour entendre ces mots. Et pour cela, nous sommes sincèrement désolés», a martelé Justin Trudeau.

«Une purge qui a duré des décennies restera à jamais un acte de discrimination tragique de la part du gouvernement envers ses propres citoyens [...], ils ont perdu leur dignité, leurs carrières et ont vu leurs rêves et leurs vies brisées», a-t-il également rappelé.

L'Etat canadien a conclu une entente à l'amiable pour le règlement d'une poursuite en nom collectif et indemnisera environ 3 000 victimes pour un peu plus de 100 millions de dollars canadiens (66 millions d'euros).

Un mémorial sera érigé à Ottawa en souvenir des victimes renvoyées de l'armée ou de la police, ou aux carrières brisées dans la fonction publique, ou encore aux personnes suicidées en raison de leur orientation sexuelle à l'époque. Selon le groupe qui a mené l'action justice, la communauté LGBT aurait été victime de persécution policière et de discrimination au sein des forces armées canadiennes, de la police et de la fonction publique. «La campagne visant à repérer et à se débarrasser des fonctionnaires LGBT en raison de leur orientation, de leur identité sexuelle ou de leur expression de genre a commencé au sein de la fonction publique fédérale et de l’armée dans les années 50 et s’est poursuivie durant des décennies», précise le groupe sur le site LGBT Purge, consacré au problème.

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