Le 28 novembre au petit matin, plusieurs militants de l'association écologiste Greenpeace se sont introduits dans le site de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, en Ardèche. Certains d'entre eux se sont ensuite suspendus à l'un des bâtiments.
Dans un tweet publié peu avant 8h, Greenpeace a commenté son action : «Des activistes qui rentrent dans une centrale nucléaire comme dans un moulin et qui parviennent même à se suspendre à l'un des bâtiments... mais pour EDF [gestionnaire du site], tout va bien. On attend quoi ?»
L'intrusion, qui a été confirmée par une source proche du dossier à l'AFP, est en effet une pratique courante de Greenpeace, qui entend démontrer que la sécurité des sites nucléaires français est défaillante.
Dans un autre tweet publié concomitamment à leur action, les militants de Greenpeace rappelaient qu'ils avaient déjà réussi à s'introduire dans le site de la centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle, en octobre dernier, et que «rien n'a[vait] été fait depuis» pour garantir la sécurité de ces installations.
Sur fond de menace terroriste, le dossier du nucléaire revient sur le devant de la scène
Début octobre, des experts mandatés par l'association pour repérer les failles de sécurités dans les centrales nucléaires françaises avaient rendu des conclusions si inquiétantes que même l'ONG avait préféré n'en publier que des bribes et remettre le rapport au gouvernement.
L'équipe d'experts s'attendaient certes à découvrir des dysfonctionnements, mais selon eux, «les conclusions du rapport [se sont révélées] tellement alarmistes que les experts et Greenpeace, pourtant rompus aux hypothèses les plus inquiétantes, ont décidé de ne rendre publique ce matin qu'une version expurgée des informations les plus sensibles». Sept exemplaires complets de l'étude ont été remis par le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, à des hauts fonctionnaires en charge des questions de défense et sécurité notamment au sein du gouvernement. Celui-ci soulignait plus particulièrement les risques liés à la menace terroriste.
L’annonce de la nomination de Nicolas Hulot en tant que ministre d'Etat en charge de la Transition écologique le 17 mai 2017 avait immédiatement suscité l’incrédulité chez les militants ou les personnes sensibles au développement durable. Quelques mois plus tard, après plusieurs arbitrages perçus de manière mitigée, Nicolas Hulot est plus que jamais remis en question par son premier public. Ce dernier n'a pas manqué de faire part de sa colère lorsque le ministre de l’environnement a déclaré le 7 novembre que les objectifs de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix énergétique d’ici 2025 étaient irréalistes.