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Contredisant Eric Schmidt, Google affirme ne pas vouloir déclasser les publications de RT

L'ex-patron de Google, Eric Schmidt, assurait que le moteur de recherche développait des algorithmes pour affaiblir le référencement de médias russes comme Sputnik ou RT. La firme parle maintenant de simple amélioration de la qualité des recherches.

Rétropédalage, explication de texte ou double langage ? Google contredit Eric Schmidt, président exécutif de la holding Alphabet qui chapeaute le même Google. De surcroît, l'homme a été aux commandes du célèbre moteur de recherches de 2001 à 2011.

Dans une lettre adressée au Service fédéral russe de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias de masse (Roskomnadzor), Google s'est défendu de travailler à déclasser le référencement des publications des médias russes RT et Sputnik dans les résultats des recherches effectuées par son algorithme. A en croire Google, Eric Schmidt ne faisait qu'évoquer les «efforts» du moteur de recherche pour «améliorer la qualité de la recherche» effectuée par ses services.

Roskomnadzor a ainsi rendu public, ce 27 novembre, le courrier du géant américain, signé par Nicklas Berild Lundblad, vice-président de Google pour la politique publique et les relations avec les gouvernements d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique.

Cette lettre était une réponse à celle d'Alexandre Jarov, responsable de Roskomnadzor, qui lui avait demandé, le 21 novembre, des clarifications sur les propos d'Eric Schmidt.

Pour mémoire, le 18 novembre dernier, ce dernier, proche d'Hillary Clinton et de Barack Obama, déclarait lors d'une conférence à Halifax, au Canada, que Google développait des algorithmes spécifiques pour rendre les articles de RT et Sputnik plus difficilement accessibles dans les résultats affichés par son moteur de recherches. «Nous sommes partis du principe américain qui dit que le "mauvais" discours serait vaincu par le "bon" discours. Mais le problème que nous avons découvert l'an passé est que cela n'est peut ne pas être vrai dans certaines situations», avait alors argumenté Eric Schmidt, évoquant la campagne présidentielle américaine de 2016.

Quelques mois plus tôt, en septembre 2017, après une enquête interne scrupuleuse, Google avait pourtant annoncé qu'aucune trace de la supposée «ingérence» russe dans l'élection présidentielle américaine n'avait été trouvée sur ses plateformes.

Alexandre Keller

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