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Réunion trilatérale à Sotchi sur la Syrie : «Une vraie chance» de mettre fin au conflit pour Poutine

En marge du sommet réunissant les trois chefs d'Etat de la Russie, de l'Iran et de la Turquie, Vladimir Poutine a annoncé le début de la phase politique de résolution du conflit syrien. Le processus s'inscrira dans le respect du droit international.

A l'issue d'un sommet à Sotchi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président iranien Hassan Rohani ce 22 novembre 2017, Vladimir Poutine a annoncé que lui et ses homologues allaient organiser le Congrès du dialogue national syrien. Ce format de négociations qui a pour objectif est de favoriser la reprise du dialogue politique en Syrie et amorcer des réformes politiques, avait été annoncé le 19 octobre dernier lors d'une séance plénière du club de discussions Valdaï. «Nous avons chargé nos ministres des Affaires étrangères [respectifs], les diplomates, ainsi que nos ministères de la Défense d'élaborer une liste des participants et de fixer un calendrier pour le Congrès, qui se tiendra ici, à Sotchi», a annoncé le président russe. «Nous sommes convenus de lancer cet événement et d'assurer la participation des représentants des différents secteurs de la société syrienne», a-t-il encore précisé.

Coup d'envoi de la phase politique de la sortie de crise en Syrie

Plus tôt dans la journée, à l'ouverture du sommet, le président russe Vladimir Poutine a donné le coup d'envoi de la résolution politique du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. «Une vraie chance de mettre fin à cette guerre civile datant de plusieurs années est apparue», a-t-il déclaré, alors que Daesh est en voie d'effondrement final en Syrie.

Au sujet du volet des opérations militaires qui touchent à leur fin un peu plus de deux ans après l'intervention de la Russie en Syrie, Vladimir Poutine a tenu à saluer la contribution de l'Iran et de la Turquie à l'écrasement de l'opposition armée et de l'organisation terroriste Daesh. «Nous arrivons à une nouvelle étape», s'est-il félicité.

Relance des pourparlers de Genève, respect du droit international

Pour autant, Vladimir Poutine a replacé l'action des trois pays dans le cadre du droit international et réaffirmé son attachement aux négociations parallèles de Genève, actuellement au point mort. La sortie de crise en Syrie devra également passer par une résolution des Nations unies. Toujours conformément au droit international, le président russe a également rappelé qu'il revenait au peuple syrien de déterminer lui-même son avenir. «Il est évident que le processus [...] ne sera pas simple et exigera des compromis et des concessions de tous les participants, y compris du gouvernement syrien», a-t-il encore tempéré. Et le dirigeant russe d'ajouter : «[Moscou, Téhéran et Ankara] entreprendront les efforts les plus actifs pour rendre ce travail le plus productif possible.»

Le président iranien demande la fin de l'ingérence étrangère en Syrie

Prenant la parole à son tour, le dirigeant iranien Hassan Rohani a appelé à la fin de l'ingérence étrangère en Syrie, faisant référence au fait que les Occidentaux – contrairement à la Russie, agissent sans mandat de Damas dans le pays. Hassan Rohani a ajouté qu'il était «vital» à ses yeux que la résolution du conflit en Syrie respecte le peuple syrien.

L'Iran, de la Turquie et de la Russie coopèrent déjà sur le dossier syrien, notamment après la mise en place du processus d'Astana, qui a permis la mise en place successive de quatre zones dites de «désescalade» sur le terrain en Syrie. Ces zones ont non seulement permis d'abaisser la tension sur le terrain et mais aussi de réunir autour d'une table des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition.

Le lancement de la campagne de frappes aériennes russes en septembre 2015 avait constitué un tournant dans cette guerre qui a fait plus de 330 000 morts et des millions de réfugiés en six ans.

Alexandre Keller

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