Dans une interview accordée à RT, le ministre des Affaires étrangères libanais Gebran Bassil a pointé du doigt le rôle de l'Arabie saoudite. D'après lui, la démission de Saad Hariri, depuis Riyad le 4 novembre dernier, est une tentative visant à perturber les fragiles équilibres du Moyen-Orient. «Nous sommes confrontés aujourd'hui à une nouvelle tentative de créer des zones de chaos et d'instabilité, qui à leur tour, nourrissent le terrorisme», a-t-il déploré ce 17 novembre 2017.
Gebran Bassil s'exprimait depuis la Russie dans le cadre d'une tournée diplomatique visant à trouver une solution à la crise politique en cours au Liban provoquée par la démission de Saad Hariri.
Le chef de la diplomatie libanaise a en outre fait part de son espoir que Saad Hariri rentrerait à Beyrouth après son séjour en France. D'après l'agence RIA Novosti, Gebran Bassil a tenu à signifier que la souveraineté du Liban n'était pas «à vendre».
Bien qu'il assure avoir agi de son plein gré et être libre de ses mouvements, le séjour du Premier ministre libanais Saad Hariri en Arabie saoudite se prolonge depuis déjà 13 jours. Après qu'Emmanuel Macron s'est entretenu avec le roi d'Arabie saoudite Mohammed Ben Salmane, Saad Hariri est attendu en France pour quelques jours à partir du 18 novembre 2017.
Sur fond de rivalité entre l'Iran et l'Arabie saoudite dans la région, mais aussi des bouleversements en cours dans le Royaume saoudien, les spéculations vont bon train sur les raisons de la démission de Saad Hariri, proche de l'Iran mais qui a aussi la nationalité saoudienne ainsi que des intérêts économiques en Arabie saoudite.
Parmi les hypothèses permettant de donner du sens à la démission de Saad Hariri, proche de l'Iran, et, dans une certaine mesure, du Hezbollah – qui fait partie du gouvernement libanais – celle d'un rapprochement entre l'Arabie saoudite et Israël semble se confirmer. Le 16 novembre 2017, l'armée israélienne s'est ainsi dite prête à collaborer avec l'Arabie saoudite, afin de faire face à l'Iran.