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Erdogan retire ses soldats d'un exercice de l'OTAN en Norvège où il était dépeint en «ennemi»

Désigné comme ennemi lors d'un exercice militaire de l'OTAN, le président turc Recep Erdogan a annoncé le retrait immédiat de ses troupes qui y prenaient part, malgré les excuses du Secrétaire général de l'alliance atlantique.

Le président turc Recep Erdogan a annoncé le 17 novembre avoir retiré ses troupes d'un exercice militaire mené par l'OTAN en Norvège après que son nom a été utilisé – au même titre qu'une photo de Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la République turque – sur «un tableau des ennemis» affiché pendant l'exercice.

«Il y a eu un incident en Norvège. Ils ont accroché une sorte de "tableau des ennemis". Sur ce tableau figurait une photo de [Mustafa Kemal] Atatürk, ainsi que mon nom. Voilà quelles étaient les cibles», a-t-il déclaré à l'occasion d'un discours télévisé à Ankara. «J'ai donné pour instruction de retirer sans tarder nos 40 militaires [prenant part aux manœuvres]», a poursuivi le chef de l'Etat turc, ajoutant qu'il n'était pas possible «d'avoir une telle conception d'une alliance».

Plates excuses de l'OTAN

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a présenté dans la foulée ses excuses à la Turquie à la suite de cet «incident». «Je présente mes excuses pour l'offense causée. Les incidents ont été le résultat des actions d'un individu et ne reflètent pas les opinions de l'OTAN», a assuré Jens Stoltenberg dans une déclaration écrite.

La Norvège a de son côté fait part de ses regrets. «Je regrette l'incident qui s'est produit au cours de l'exercice de l'OTAN au Centre de guerre interarmées de Stavanger», a précisé le ministre norvégien de la Défense, Frank Bakke-Jensen, dans une déclaration transmise à l'AFP. Tout comme Jens Stoltenberg, le ministre norvégien a imputé la faute à une seule personne, un contractuel qui avait été retiré de l'exercice, et insisté que l'outrage fait aux Turcs ne reflétait «en aucune façon la position norvégienne».

«La Turquie est un allié important dans l'OTAN, avec lequel nous souhaitons maintenir de bonnes relations», a souligné le ministre norvégien.

Cette annonce survient sur fond de vives tensions entre Ankara et certains de ses partenaires clés au sein de l'OTAN, comme Washington et Berlin. En parallèle, la Turquie s'est rapprochée de la Russie avec laquelle elle coopère notamment sur le dossier syrien. Comme un symbole, la Turquie a annoncé en septembre avoir signé un important contrat d'armement portant sur l'achat de systèmes de défense antiaérienne S-400 à Moscou, renforçant davantage l'inquiétude de ses partenaires occidentaux.

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