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«Punir les corrompus» : l'Arabie saoudite arrête 11 princes au cours d'une purge sans précédent

L'Arabie saoudite a arrêté 11 princes et des dizaines de ministres, anciens et actuels, à la suite de la création, par décret royal, d'une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

11 princes et des dizaines de ministres, anciens et actuels, ont été arrêtés dans la soirée du 4 novembre en Arabie saoudite, au cours d'une purge sans précédent. Parallèlement, les puissants chefs de la Garde nationale saoudienne, une force d'élite intérieure et de la Marine, ont été limogés.

Ces arrestations et limogeages sont intervenus quelques heures après la création, par décret royal, d'une commission anti-corruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra-conservateur, Mohammed ben Salmane, âgé de 32 ans et surnommé MBS. Selon la chaîne satellitaire Al-Arabiya, les arrestations sont liées, précisément, au lancement par la commission d'une enquête sur les inondations qui ont dévasté en 2009 la ville portuaire de Jeddah (ouest), sur la mer Rouge, à la suite de pluies torrentielles, et qui ont fait une centaine de morts.

Préserver l'argent public, punir les personnes corrompues et ceux qui profitent de leur position

L'agence de presse officielle saoudienne SPA a fait savoir que le but officiel de la commission était de «préserver l'argent public, punir les personnes corrompues et ceux qui profitent de leur position».

Le conseil des religieux a rapidement réagi sur son compte Twitter en affirmant que la lutte contre la corruption était aussi importante que le combat contre le terrorisme.

Parmi les personnes arrêtées figure le prince et milliardaire Al-Walid ben Talal, selon des sites web saoudiens. Cette information n'a pas été confirmée officiellement.

Une source aéroportuaire a par ailleurs confié à l'AFP que les forces de sécurité avaient cloué au sol des avions privés à Jeddah, pour empêcher que certaines personnalités ne quittent le territoire.

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Série de grands chantiers politiques... et d'arrestations d'opposants

Contrôlant les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l'économie, Mohammed ben Salmane a lancé plusieurs chantiers de réformes – droit de conduire pour les femmes et ouvertures de cinémas notamment – qui marquent le plus grand bouleversement culturel et économique de l'histoire moderne du royaume, avec une marginalisation de fait de la caste des religieux conservateurs.

Dans le même temps, il a œuvré pour renforcer son emprise politique sur le pouvoir, procédant notamment en septembre à une vague d'arrestations d'opposants, dont des religieux influents et des intellectuels.

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