Comme chaque année, des milliers d'Iraniens ont manifesté le 4 novembre à Téhéran devant l'ex-ambassade américaine, scandant les slogans «Mort à l'Amérique» et «Mort à Israël» tout en brûlant des drapeaux américains. Certains ont apporté des effigies de Donald Trump, qu'ils frappaient à coups de bâton.
Cette manifestation marquait la commémoration du début de l'occupation de l'ambassade par des étudiants islamiques, en 1979, qui avaient retenu en otage plus de 50 diplomates américains pendant 444 jours. Cela avait abouti à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.
Une maquette grandeur nature d'un missile balistique a également été exhibée devant l'enceinte de l'ex-ambassade en signe de «résistance» à l'Amérique, qui a récemment adopté de nouvelles sanctions contre le programme balistique de l'Iran et les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du pays.
Le peuple iranien considère l'Amérique criminelle comme son principal ennemi et condamne les propos dénigrants du président honni des Etats-Unis
«Cette année, la politique anti-iranienne de Trump a mobilisé davantage les Iraniens», a déclaré Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. «Le peuple iranien considère l'Amérique criminelle comme son principal ennemi et condamne les propos dénigrants du président honni des Etats-Unis contre le grand peuple iranien et les Gardiens de la révolution», affirme le communiqué final du rassemblement, lu à la tribune.
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Regain de tensions américano-iraniennes
Le président américain a récemment durci encore le ton à l'égard de Téhéran, qu'il accuse de semer le chaos au Moyen-Orient. Il a menacé mi-octobre de sortir les Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien «à tout moment», demandant au Congrès de prévoir de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran. En outre, le Trésor américain a ajouté le 31 octobre les noms d'une quarantaine de personnes morales ou physiques iraniennes à la liste des personnes visées par son programme punitif «antiterroriste».
L'accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran et le groupe des 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) avait pourtant permis un relatif apaisement entre Téhéran et Washington.
Le 2 novembre, le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a répété qu'il ne fallait jamais oublier que les Etats-Unis étaient «les ennemis» de l'Iran. «Céder devant les Américains les rend plus agressifs et insolents. La seule solution est de résister», a-t-il lancé.