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Une base américaine illégale en Syrie : la Russie dénonce un «crime de guerre»

Selon Moscou, des milliers de réfugiés syriens sont privés d’accès à l’aide humanitaire à cause d’une base illégale installée par les Etats-Unis. Washington serait en outre en train de former une nouvelle «opposition modérée» en Syrie.

«La situation humanitaire la plus difficile reste celle de la région d'al-Tanf, en raison du déploiement illégal, par les Etats-Unis, d'une base militaire avec interdiction de l'approcher à moins de 55 kilomètres», a déclaré le 3 novembre un responsable du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, qui veille au respect du cessez-le-feu et à la distribution de l’aide humanitaire dans le pays.

«Des dizaines de milliers de réfugiés syriens ne peuvent pas recevoir d'aide humanitaire dans le camp voisin d'al-Rukban», ont affirmé les militaires russes, précisant que l'armée américaine avait menacé «de destruction totale» ceux qui tenteraient de passer près de leur base. Le camp d’al-Roukban se trouve à environ 25 kilomètres d’al-Tanf, ville près de laquelle se situe la base américaine, bien en-deçà du rayon d’exclusion établi par l’armée des Etats-Unis.

Cités par le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit, les civils syriens qui ont réussi à quitter la région près d’al-Tanf ont confirmé que la situation humanitaire y était d'une gravité extrême. 13 réfugiés sont morts et 20 autres, parmi lesquels des enfants, ont été blessés dans un affrontement entre les groupes de combattants Liwa Shuhada al-Qaryatayn et Jaish Aswad Al-Sharqiya,  en train d’être formés par l’armée américaine à al-Tanf.

L'armée américaine n’aurait pas fourni d’aide médicale à ces réfugiés, «condamnant de facto tous les blessés à mort», selon les militaires russe.

«De telles actions de la part des militaires américains et de la coalition internationale dans la région d'al-Tanf constituent une violation flagrante du droit international humanitaire et peuvent être qualifiées de crime de guerre», a estimé le Centre russe pour la réconciliation.

Le vice-président du comité de la Défense du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe) Franz Klintsevitch a annoncé que la Russie porterait la situation humanitaire autour d’al-Tanf à l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les militaires russes ont aussi affirmé que l’armée américaine était en train de former une «nouvelle opposition modérée», baptisée «Nouvelle armée syrienne» et se composant de militants du Jaish Aswad Al-Sharqiya, du Quwwat al-Shahid Ahmad al-Abdo et du Liwa Shuhada al-Qaryatayn.

Début octobre, Moscou a révélé que Daesh menait des attaques contre les troupes syriennes depuis un «trou noir» autour de la base américaine en Syrie. Selon la Défense russe, des détachements de Daesh sortaient régulièrement de cette zone pour mener des attaques de diversion contre les troupes de l'armée syrienne et les civils.

Moscou a également accusé l’armée des Etats-Unis d’utiliser les réfugiés d’al-Roukban comme «bouclier humain».

Début septembre, un ancien responsable syrien de cette base avait déjà accusé l'armée des Etats-Unis d'avoir fermé les yeux sur la vente d'armes américaines à Daesh. Selon lui, le chef d’un groupe rebelle syrien présent sur la base aurait fait affaire avec les terroristes.

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